baisse de régime
Il fait 3°.
Il fait nuit quand je me lève, il fait nuit quand je réveille le Potam, il fait gris quand on part, il fait nuit quand je rentre, il pleut toute la journée.
J'arrive à me maintenir dans un état de statu quo avec mon mal de gorge, qui n'empire pas, qui ne diminue pas non plus, qui ne dégénère pas en autre chose.
Je n'ai pas d'énergie. J'ai enchaîné depuis le mois de septembre les cures de vitamines, de magnesium, de ginseng et de gelée royale et je me sens toujours aussi lasse.
Les journées sont pénibles et interminables, même les rapports aux autres me paraissent difficiles, fatigants. Mon boulot, ennuyeux, sans intérêt, dépourvu de sens. Mes collègues m'énervent, L. parce qu'elle ricane pour rien toute la journée et quand elle bosse elle parle tout fort, et F. parce qu'il est con tout simplement. Ses blagues stupides ne me font pas rire et je n'ai plus envie de me forcer.
La période est toujours difficile et cette année ne déroge pas à la règle.
On a mille choses à faire et le temps file, et on ne fait rien car on n'a pas l'énergie, pas le temps. Décorer la maison, mettre des bougies (en hauteur), faire les courses de Noël, préparer notre repas de samedi soir avec nos potes, aller me faire rembourser mes billets de train, acheter un disque de chants de Noël, réserver une location pour les vacances de février à la montagne, penser à un WE à deux au mois de janvier, et mille autres choses que j'oublie (parmi lesquelles mon énorme pile de repassage, par exemple).
Toute la journée j'ai hâte d'être le soir, tous les soirs j'ai hâte d'aller me coucher, et à chaque coucher j'appréhende la journée suivante. Chaque réveil est douloureux, sous chaque douche je tremble de sommeil et de froid pendant 5 bonnes minutes, chaque matin je suis en retard et déprimée avant même d'arriver au boulot.
Envie de m'éloigner des autres, de la famille qui demande des nouvelles, des amis malheureusement délaissés, des collègues pénibles. Comme d'habitude quand je me sens dépassée, j'ai envie de me recentrer sur mon noyau, ma famille, et envoyer balader tout le reste qui me donne l'impression d'être en danger.
Je perds toute confiance en moi.
Je me trouve nulle avec les gens, nulle avec LeTigre, nulle comme maman, nulle au boulot. Je remets tout en question.
Les gens me fatiguent tous et je rêve d'être seule. SEULE. Totalement seule. Prendre le temps, arrêter de courir, me poser. Et ce n'est pas possible.
Je déteste ce quotidien triste qui ne s'arrête pas. Ces journées sans intérêt.
Mais je sais que tout ça est temporaire. Qu'il faut être forte pour supporter quelques jours pénibles. Je commence enfin à mieux dormir, il faut plusieurs bonnes nuits pour récupérer le retard accumulé pendant deux semaines d'insomnies, et puis bientôt je vais faire découvrir toute la beauté de Noël à mon poussin : les lumières, la crèche, le sapin, l'histoire de Jésus (je ne suis pas vraiment croyante mais je veux lui transmettre notre culture religieuse, il se fera son idée tout seul quand il sera grand), les chants de Noël.
Malheureusement on sera seuls Potam et moi la nuit de Noël, mais on sera en famille le 25 après-midi et toute la semaine.
Il faut vraiment que je trouve le temps de préparer cette belle fête pour qu'elle soit inoubliable. Pour que chaque année, Noël soit une fête et pas seulement une occasion d'avoir des cadeaux. Décorer la maison, trouver un CD de jolis chants de noël par un choeur d'enfants, faire le sapin, racheter des guirlandes car j'en ai marre de mettre toujours les mêmes.
Ouais ouais, bientôt ça ira mieux. Mais vite, alors, hein, please. J'en ai marre là.