Recul et questionnement

Ce matin, j'ai emmené mon Potamou chez l'ostéo. (je bossais pas, j'ai pris ma journée de temps partiel aujourd'hui à la place de vendredi, parce que vendredi, on fête le beaujolpif au boulot et que quand même, c'est un impératif).

Et ben rien.

Nan, rien, TOUT VA BIEN !!!!

grrrrrrrrrrrrr

Ouais vous le sentez, là, que je suis déçue hein ??? nan parce qu'évidemment, je suis contente que Potam n'ait aucun problème. Mais j'avoue, j'aurais bien aimé qu'elle me dise qu'il avait un petit blocage qu'elle aurait débloqué et hop ! il se déplacerait directos...

Ne riez pas, ça arrive pour de vrai, dans la vraie vie, à d'autres (ça arrive toujours qu'aux autres ces trucs).

Breeeeeeeeeef.

Mon Potam qui était en pleine forme jusqu'à ce qu'on essaie de l'installer sur la table "d'examen". Pourtant une ostéo toute jeune, sympa, souriante, mais on la lui fait pas, au Potam, il les remarque les médecins, les ostéo, les kinés, les allergologues (faut dire qu'il en a vu un paquet...).

Il a pleuré du début à la fin. AN-GOI-SSE (avec un "é" mais en majuscule je sais pas faire) (pis on met pas d'accent sur les majuscules eh oh !). Il la regardait, il hurlait. Il avait peur. Il a fallu que je le câline du début à la fin. Elle est allée vite, du coup...
Et puis bilan : tout va bien, pas de douleur (bon comme il pleurait de toutes façons c'était dur à voir mais en tout cas il n'a pas eu de réaction physique à ses manipulations), articulations ok (les genoux un peu raides, sans blague ! mais normal selon elle s'il ne les utilise jamais), muscles ok.
Aucune raison physique de ce retard.

Elle a quand même compris mon questionnement. Elle m'a dit que ce qui était le plus "embêtant" c'était qu'il ne se soit jamais mis assis seul. Qu'en soi, s'il ne rampe pas ou ne fait pas de 4 pattes, ce n'est pas un problème, mais là, il ne s'est jamais relevé seul de la position allongé et ne se déplace pas du tout même sur les fesses (quoiqu'il commence à tourner sur lui-même sur ses fesses, à mon avis ça pourrait lui venir un de ces jours, j'ose pas écrire bientôt mais bon...).

En même temps, quand je lui ai dit qu'il avait su se retourner ventre-dos et dos-ventre à neuf mois, elle m'a dit "oui ben donc, c'est normal que le reste n'ait pas suivi, y a des étapes comme ça, en général on dit que le retournement est acquis vers 4-5 mois et que l'enfant sait s'asseoir autour de 9 mois, si le retournement a eu lieu à 9 mois forcément, ça décale tout...". Ben ouep. Il va marcher à 15 ans à ce rythme !

Bon je pense aussi que vous le sentez, je suis plus détendue.

Vos témoignages m'ont fait du bien, j'ai vu que le Potam n'est pas le seul bébé au monde à ne pas savoir s'asseoir à 13 mois, honnêtement, je me demandais...

Et puis quand je vois ses yeux malicieux suivre TOUT du regard sans en rater une miette, ses gestes hyper précis et rapides, sa compréhension de l'environnement (il perçoit tout, il comprend tout, il se fait comprendre), je me dis que cet enfant, c'est peut-être une énigme, mais qu'il va bien, qu'il est éveillé, qu'il progresse à toute allure sur plein de plans à la fois, et que la motricité, c'est clairement pas sa priorité.

Bon.

On va essayer de se répéter ça et de garder un peu de recul, même si face aux cris et aux pleurs, c'est parfois bien difficile...

Et puis et puis... surtout... j'ai pensé à quelque chose. On y a pensé en même temps, avec LeTigre.

Une corrélation qui me paraît maintenant évidente et qui ne m'a sauté aux yeux que ces jours-ci : l'allaitement...

Oui parce que, en cherchant des raisons à son angoisse permanente, à ce besoin, énorme, d'être rassuré tout le temps pour tout, j'ai fini par trouver, peut-être.

Je me suis dit que quand même, à l'accouchement il a été en peau à peau pendant 2h dès ses premières minutes de vie, qu'il a tété tout de suite, qu'il n'a pas eu de gros manquement ou de gros choc, que l'accouchement n'a pas été difficile, et qu'ensuite même s'il a toujours dormi dans son lit la nuit je l'ai beaucoup porté la journée, j'ai fait mes siestes avec lui endormi au sein, allongés, il a eu beaucoup de contact, de câlins, même par son papa... alors je voyais pas...

Et puis j'ai repensé à mon allaitement.

Mon allaitement foireux à cause de sa façon peu commune de téter. Il ne tétait pas correctement et se fatigait au sein, et chaque tétée ou presque se passait mal, il tirait, pleurait, se cambrait, s'énervait et finissait toujours par se lasser sans être totalement rassasié (même s'il prenait régulièrement du poids et faisait des nuits complètes, donc il n'était pas affamé non plus, je me dis ça pour me rassurer). Jamais totalement apaisé et serein après le repas.

Et je me dis que quand même, même si au final il n'a rien eu de grave, qu'il a bien grossi régulièrement (mais il est resté "maigre" jusqu'à ce que je passe aux biberons, non sans mal d'ailleurs, et là il a grossi tout d'un coup), qu'il n'a pas eu de carence et qu'il n'était pas malade, ne jamais être totalement contenté pour la nourriture, quand on est un nouveau-né, ça doit un peu traumatiser. Il a dû lutter pour se nourrir jusqu'à 6 mois (jusqu'à ce qu'enfin, il comprenne que le bib, ça pouvait être sympa aussi.....). Le sevrage a été très très douloureux pour lui comme pour moi (refus du bib pendant 3 semaines, alors que je partais bosser l'après-midi il attendait mon retour pour téter au sein. Têtu le Potam ????).

Cette réflexion me fait culpabiliser, un peu. Et puis je me dis que ça ne l'empêchera pas de grandir, qu'il faut simplement que je le rassure, qu'il n'est jamais trop tard et qu'il finira par prendre confiance en lui et à accepter cette autonomie qui lui fait si peur...
Je me dis que je n'aurais pas dû autant insister pour l'allaitement... mais je ne savais pas... déjà je ne savais pas que c'était dû à sa succion, et je pensais qu'il valait peut-être mieux continuer quand même...
De toutes façons c'est fait, c'est passé, mais je suis sure que ça peut expliquer ses impatiences, son irritabilité, son besoin constant d'être rassuré. Ca n'explique peut-être pas tout, mais au moins en partie la galère qu'on a vécu (qu'on vit encore d'ailleurs).

Je repense à la pédopsy de Pour Mieux Attendre et Poite N°2 et j'aurais bien envie de l'emmener. Mais je vais attendre de voir comment ça évolue. Si en prenant un peu d'autonomie grâce à la marche ou autre (il peut encore nous étonner, je le sens), tout rentre dans l'ordre, ce sera nickel. Si dans quelques mois il est toujours aussi trouillard et angoissé, j'irai, je crois. En attendant je prends exemple et je vais essayer de mettre des mots, pour lui mais peut-être encore plus pour moi, sur cet allaitement qu'on a raté...

C'est bizarre comme les choses s'emboîtent quand on prend la peine d'y réfléchir.

J'ai l'impression de construire un puzzle.

Et puis, jour après jour, de mieux le connaître, de mieux le comprendre, ce petit énergumène adorable... (parce que oui, il crie, mais y a quand même beaucoup de moments dans la journée où il nous fait fondre d'amooooooooooooooooooour....)

Comments

[MimieTricote]

Ben là je commence à m'inquiéter... Naël ne sait toujours pas se retourner, ni s'asseoir du couppp, et il a presque 12 mois... je vais en parler au pédiatre...

[kahina]

Ta réflexion sur l'allaitement et ses difficultés de succion sont intéressantes. J'espère que ça va donner des résultats positifs :-)

En tout cas, je trouve que la façon de se développer des bébés est très mystérieuse. Pourquoi certains marchent très tôt et d'autres très tard?

Idem pour le langage...

Par contre, je suis plus dubitative sur le fait qu'un enfant qui passe de la position sur le dos à sur le ventre (et vice versa) tard, se mettra debout plus tard ou rampera plas tard. J'ai l'impression que parfois leurs acquisitions s'accélèrent, certains enfants sautent même des étapes.

[Feu Madame S]

Yep, c'est moi qui ait recommandé cette pédopsy à la maman de Poite n°2. effectivement ça pourrait être une bonne idée que tu y amènes Potam. Je peux te donner des liens et t'en parler par mail si tu veux. Je t'embrasse, on