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Mon blog psycho
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10 juin 2014

Et sinon, les enfants, ça se calme à quel âge ?

Je ne sais pas si tous les DeuxAnsetDemi sont pareils que Potam. Je ne crois pas, même si je ne pense pas non plus avoir le monopole de l'enfant surexcité 24h/24.

Quand on a décidé de se lancer dans l'aventure bébé, puis quand j'étais enceinte, puis quand j'ai accouché, je le savais. Je savais plus ou moins à quoi je m'engageais, je m'étais préparée à renoncer à mes grasses-mat, à moins sortir, à voir (encore) moins de monde, préparée à ce que ce soit fatigant, difficile parfois, décourageant peut-être. Mais je n'avais pas prévu une telle tornade dans ma vie.

Potam, comme peut-être d'autres DeuxAnsetDemi, est une pile. Un ouragan. Les jours où je suis bien lunée, je pourrais dire "un petit garçon vif et éveillé toujours en mouvement", mais quand il m'épuise comme en ce moment, ce serait plutôt "un petit monstre indomptable qui me suce mon énergie comme un vampire".

Je sais que j'en parle souvent ici. C'est pas forcément pour me plaindre (bon ok, un peu, un tout petit peu), mais pour partager. Pour dire. Parce qu'une fois les mots couchés, ça va mieux (juste un peu mieux, mais c'est déjà ça). Parce que j'ai besoin d'extérioriser, et que, là tout de suite, personne ne peut entendre ma détresse et mon ras le bol de vive voix.

Quand les gens qui rencontrent Potam en rient et me disent "ben dites donc, vous devez pas vous ennuyer avec çui-ci !" ils finissent tous par conclure "oh mais c'est mieux de les voir comme ça, hein, bien vivants". C'est pas faux. M'enfin quand même, s'il pouvait y avoir un modulateur de bruit et d'énergie dépensée, j'aimerais bien le trouver et le baisser un peu. Pas au point d'avoir un enfant apathique, non, juste un peu pour avoir un peu de silence, de calme, cinq minutes de temps en temps.

Avec Potam, c'est la lutte, pour tout. La lutte physique, la lutte psychologique. C'est un enfant intelligent et fin, très sensible et qui aime appuyer là où ça fait mal, "pour voir". "pour tester". Un enfant avec lequel l'éducation et l'autorité doivent être très justement dosés, au risque de tout faire exploser. Un enfant qui a besoin d'être entendu, d'être accompagné, d'être cadré mais pas à l'extrême et surtout pas arbitrairement.

Ces jours-ci où ma patience est à zéro, je m'en rends compte tous les jours. Il teste, il fait des bêtises, il me parle mal, il refuse de venir quand je l'appelle, il court se cacher à l'heure de dormir, il refuse de se laver les mains puis refuse de descendre de son tabouret, et moi je pète les plombs. Je dis gentiment les choses quelques fois, et puis je m'énerve. Et quand je m'énerve trop vite, en criant, c'est totalement contre-productif, il se met à crier à son tour et me dit d'un air sévère "pourquoi tu cries ?"...

Potam a besoin qu'on lui explique, qu'on prenne le temps, qu'on lui laisse le temps de décider "ok, je veux bien faire ça". Oui mais moi, je n'ai pas envie de prendre ce temps-là. Je ne supporte pas de devoir attendre 10 minutes que Monsieur se décide à bien vouloir nettoyer ses mains barbouillées de feutre (lavable, heureusement).

Potam crie, Potam fait du bruit, Potam jette tout, Potam renverse, Potam tape, Potam court, Potam hurle en courant, Potam se cache, Potam se débat.

Potam voudrait me dire "maman, occupe-toi de moi là !" et moi je ne le comprends pas toujours, ou alors je n'en ai pas l'énergie.

J'aimerais tant qu'il sache s'occuper parfois 20 minutes calmement. Mais ça n'arrive pas. Ca n'est jamais arrivé. Les seuls moments où je suis un peu tranquille c'est quand il joue dehors, mais au risque de le voir revenir maculé de terre. Tant pis. Je le laisse faire car je n'en peux plus de tout lui interdire.

Potam est toujours en mouvement. Il fait toujours plusieurs choses en même temps. S'il regarde un dessin animé, il découpe en même temps, ou fait de la gym sur le tapis, ou joue au jeu tellement marrant de "combien de fois puis-je faire tomber mon bib de lait sur le tapis avant que Maman hurle".

Quand on l'habille ou qu'on le déshabille (de force, toujours. En lui maintenant un bras ou une jambe pour éviter qu'il se barre en courant, toujours), il doit faire autre chose en même temps. Il joue, il se tourne, il veut courir. Quand on lui lit une histoire, il bouge tout le temps, se tourne et se retourne, se met sur le ventre, puis sur le dos, puis nous grimpe dessus, puis fait le singe dans son lit (mais il écoute vraiment l'histoire, malgré tout). Quand il mange, il joue ou tape avec ses couverts en même temps. Même quand il fait pipi sur les toilettes, il faut qu'il attrape le PQ, qu'il se soulève pour voir son pipi, ou qu'il triture quelque chose.

Je voudrais que tout ça s'arrête.

Qu'il se calme un peu. Je sais qu'il ne sera jamais un enfant tout calme et docile, mais bon sang, s'il pouvait arrêter de nous tester tout le temps, de refuser de faire les choses, s'il pouvait se concentrer sur une chose à la fois...

Parfois je suis inquiète.

Je sais, c'est idiot. Mais je ne peux pas m'empêcher de me dire que cette hyperactivité, ce manque de concentration, cache quelque chose. Quelque chose que je n'arrive pas à décoder. Depuis qu'il est né j'ai cette sensation d'avoir un enfant "pas comme les autres". Et pourtant à la crèche on me dit que tout va bien. Potam est sage, presque docile, il participe aux activités, il ne pose pas de problème. Et à la maison, il se déchaîne. Au sens propre du terme, presque. On sent les chaînes et les retenues qui lâchent, il râle, il refuse, tout, puis se laisse aller dans un câlin où enfin, on peut lui parler. Le calmer. Lui dire notre amour "malgré tout", notre amour démentiel, envers et contre tout. Il se blottit et on le câline parce qu'on sent bien, que derrière cette apparente autonomie, il y a un énorme besoin d'amour et d'attention.

Comment être à la hauteur d'une telle exigence ?

 

2014-06-08 11

J'ai parfois cette sensation vertigineuse de me dire "c'est maintenant qu'il a besoin de moi et je suis incapable de lui donner ce qu'il attend".

Je fais ce que je peux. Trop peu, trop mal. Il faudra qu'il s'en contente.

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Commentaires
C
J'ai de la lecture en retard d'où mon com. en retard. Je n'ai pas lu les autres réponses mais je retrouve presque mot pr mot mon Titi ds ta description. Un amour à la crèche eu un petit démon à la maison... C'est vraiment dur ici aussi et la seule chose qui me fait tenir est que ça va passer. Or ça a commencé vers ses 20 mois et qu'il n'en a que 24... ça promet...
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F
C'est fou, à la lecture de ton post, j'ai eu l'impression que tu parlais de mon fils, et de moi. Tu as mis des mots sur ce que je vis au quotidien. A la différence que je ne suis pas enceinte.<br /> <br /> Alors je nous souhaite du courage, à toi, à moi, à toutes ! Et la première qui trouve la solution miracle le dit aux autres !!! ;-)
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A
Je pense sincèrement que c'est ça, ils se rendent compte avec la future naissance, que toute l'attention ne sera plus portée sur eux. A l'annonce de la grossesse, ma fille n'a pas spécialement réagit, je pense qu'elle ne se rendait pas bien compte. Les "crises" ont commencé quand mon ventre s'est arrondi, que le bébé s'est manifesté et que mon énergie a fait une chute libre. On la rassure du mieux qu'on peut, on lui dit qu'on l'aimera tjs, qu'on aura tjs des moments rien que pour elle, on valorise son futur rôle de grande soeur... Et je te confirme qu'en grandissant (3 ans et demi, ici), ça s'arrange un peu, elle commence à "raisonner", connaît bien les règles. Il ne faut pas lâcher, continuer à mettre des limites, on est pas psycho-rigides sinon on la braque et là c'est mort. L'éducation, c'est aussi savoir doser en fonction du caractère de l'enfant. Les gosses savent avec qui et où ils peuvent se lâcher et là où il faut écouter et être sage. J'ai une nièce du même âge ou presque, très sage, beaucoup plus facile, mais tellement moins dégourdie que ma casse-cou ! Hier aussi, pas de crises, pas de larmes, quel bonheur !!! pourvu que ça dure ! Bises et bon courage
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M
Oooooh comme je compatis, Flo...<br /> <br /> J'ai comme tu le sais et l'as vu un modèle "fille" tout à fait pareil, ou presque. Qui peut être adorable, tendre, qui fait beaucoup de câlins, de bisous, qui nous fait des farces, nous dit "moi aussi ze t'aime", elle est adorable ma fille. Et elle frappe, quand elle n'est pas d'accord, quand elle est punie, elle dit "tu es méchant(e)!" à l'adulte qui a osé la contredire, lui dire "non", l'empêcher de faire la moindre c*nnerie, l'obliger à obéir.<br /> <br /> Ici aussi on explique, sans parlementer des heures non plus, j'ai du mal, ce n'est pas ma nature. Mais je tente de dire les choses avec ses mots, pour qu'elle comprenne, mais même en comprenant, elle ne veut pas, point barre!<br /> <br /> Et vas-y que je te fais tomber la pile de serviettes de bain, que je vire tout de ton sac à main/trousse de voyage, à maquillage, que je jette au loin ce qui me passe par la main, en criant de préférence... <br /> <br /> <br /> <br /> Et moi, je me sens vide, vide d'énergie, vide de désir de continuer à contrer parce que c'est comme cela que je l'entends, non on ne joue pas avec le robinet d'eau chaude, non on ne vide pas toute la salière dans le buffet, non, on ne barbouille pas les murs de craie grasse, non, on ne met pas tous les doudous dans le bain, non, on ne se couche pas avec ses chaussures, encore moins sans son pyjama, non on ne peut pas courir sur le trottoir sans nous tenir la main, encore moins en voulant traverser la rue sans voir les voitures qui passent, non on ne peut pas, non, ni aujourd'hui ni demain.<br /> <br /> Et moi, je me sens de plus en plus vide...<br /> <br /> Et son père de moins en moins apte à garder son calme (moi non plus, je dois dire).<br /> <br /> Et pourtant avec sa marraine, ma chère BS, elle ne crie quasi pas, elle reste dans la poussette, donne la main, ses crises de colère durent 30 secondes, rarement plus.<br /> <br /> Et avec la nounou c'est assez similaire, rares sont les colères.<br /> <br /> <br /> <br /> Pourtant je fais tout ce que je peux, expliquer, consoler, montrer, simplement, je permets des choses qui salissent, qui tachent, qui font rire, après tout, la lessive et le savon existent. Je ne la mets pas dans de l'ouate, je la laisse expérimenter, mais non, quand j'estime en tant qu'adulte là, c'est trop , ça suffit, c'est dangereux, c'est mauvais, je tiens bon. Et je me sens vide....Car elle s'en fout. Elle n'écoute pas, elle enrage, et je suis épuisée.<br /> <br /> Pourtant, elle peut jouer seule longtemps, calmement, à la dinette, aux puzzles, elle aime les jeux d'adresse, de réflexion, elle peut se poser parfois une demi-heure, on ne l'entend plus, elle joue sans cri et se concentre sans souci. Ce qui me rassure pour l'école. Et souvent on me dit que là, justement, il se pourrait bien qu'elle soit sage comme une image..................<br /> <br /> <br /> <br /> Je ne veux pas non plus d'une enfant apathique. Molle. Dont on n'entend guère le son de la voix, et qui semble recevoir le monde qui l'entoure comme quelque chose que l'on subit sans réagir.<br /> <br /> Mais moi aussi je voudrais parfois que ma fille soit calme, avec nous, en balade, qu'elle cesse de se rouler par terre devant un refus. Le dernier moment shopping hier nous a mis la honte....elle courait dans le magasin Devred comme une possédée en criant, en riant, moi courant derrière elle, empêtrée avec des sacs de shopping tandis que son père essayait un ultime bermuda...elle semblait me dire "vas-y montre moi que tu vas encore perdre patience", avant de filer vers la rue, dehors, je l'ai rattrapée in extremis, l'ai empoignée, et cela s'est terminé dans les larmes, les siennes, et les miennes pas loin...<br /> <br /> <br /> <br /> Je voudrais parfois aussi chez moi une enfant sage comme une image................<br /> <br /> Courage à toi, Flo, je t'embrasse.
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N
Je pensais à un truc, a t'il des jouets d'imitation ? Style le chariot de ménage, la cuisine....pour faire comme toi ça lui plairait peut être? <br /> <br /> J'imagine combien c'est difficile avec la grossesse je compatis... Bisous
Répondre
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