Une journée avec un enfant malade
Potam a le nez constamment morveux, refuse de se moucher, hurle dès que je l'approche avec un mouchoir, a la voix rauque et tousse à vomir au réveil, dort mal, est grognon.
En bref, potam est enrhumé.
(et moi aussi, depuis ce matin, mais c'est pas le sujet) (quoique, je crois que ça me rend encore plus irritable).
Et un Deux-Ans-Et-Demi malade, c'est PE-NIBLE.
Et un jour férié au milieu de la semaine, c'est PAS DE BOL.
J'ai failli l'emmener à la crèche, ce matin. Mais hier en allant faire mes courses j'ai lu "votre magasin ouvert ce jeudi 29 mai", et je me suis souvenue. Ah oui, une journée de repos de moins dans ma semaine, c'est vrai.
Une journée avec un enfant malade, c'est :
- être réveillée par des hurlements de putois d'un gosse de mauvaise humeur parce qu'il a mal dormi, n'est pas reposé, mais n'arrive plus à dormir car il a le nez tout crotté, ne peut plus respirer et que son drap est maculé de morve (ne me remerciez pas, ça me fait plaisir).
- entendre, juste après les hurlements de putois, et juste avant le désormais traditionnel "j'ai envie de faire pipiiiiiiiiii!" de 6h10, un nouveau mais non moins désagréable lorsqu'on est tiré d'un sommeil profond "j'ai le nez qui couuuuuuuuuuuuuuuuuule !".
- devoir nettoyer tout le visage au gant de toilette tiède pour avoir une chance d'apercevoir la peau sous la morve séchée.
- voir le nain choper son morvon qui coule, un peu verdâtre, avec le doigt et s'écrier, tout fier : "mamaaaan ! je l'ai euuuuu !" (ne me remerciez pas bis, c'est cadeau ce soir, je partage).
- entendre le nain ronfler et râler en tentant d'avaler son bib (qu'on aura pris soin de faire bien chaud pour dégager les voies respiratoires du rejeton) (enfin pas trop, faudrait pas qu'il s'ébouillante non plus).
- mettre une plombe pour le préparer car il faut lui donner son sirop / lui prendre sa température / lui nettoyer le nez / lui mettre une pipette de sérum phy / lui mettre du pshitt / l'empêcher d'arroser toute sa chambre avec le reste de la pipette de sérum phy.
- et surtout, surtout, supporter son cacactère de putois parce que Monsieur est fatigué, grognon, qu'il ne veut rien, qu'à part mater la télé avec son doudou allongé sur le tapis, il est incapable de faire quoi que ce soit, supporter ses caprices et ses crises pour tout, toute la journée.
J'éteinds la télé ? La crise.
Je l'empêche de jouer avec le robinet d'eau (ouvert / fermé. Qu'est-ce qu'on se marre) pendant une demi-heure ? La crise.
Je lui mouille les cheveux ? La mega crise.
Je lui lave les cheveux ? La crise.
Je lui rince les cheveux ??? Hé hé hé... La mega, mega crise.
Je le sors de la baignoire ? La crise absolue.
Je lui mets son peignoir ? La crise. Il hurle, se débat, dit (ou plutôt hurle) "il est pas beau ce peignoir !", il l'enlève pendant que j'essaie de lui mettre, se roule comme une furie par terre et court, pieds nus sur le carelage, jusqu'à l'autre bout de la maison pour hurler son désespoiiiiiiiir. Pauvre enfant...
Je veux qu'on monte pour s'habiller ? La crise. Je finis un Potam sous le bras, hurlant et se débattant comme si je le torturais.
J'ai fini de l'habiller, luttant contre des coups de pieds et des tentatives de fuite incessantes ? Il file se cacher dans une autre chambre pour hurler sa peine et dès que j'ose essayer d'approcher, redouble de hurlements en mettant les bras devant genre "vade retro satanas".
Je le mets enfin à la sieste, me disant que, crevé, il va bien dormir. Je m'assoupis en même temps que lui (après les hurlements, bien sûr). 50 minutes plus tard, il est réveillé, de mauvaise humeur, et hurle comme un putois dès que je l'approche. Puis dès que je fais mine de partir de sa chambre. Puis dès que je reviens.
En milieu de journée, LeTigre est rentré. C'est marrant, avec lui, pas de caprice. Sale gosse, va.
On a passé deux heures à monter une armoire pendant que Potam virevoltait autour de nous, chopant les vis, marchant sur les planches, se cachant dans l'armoire non finie, faisant semblant de visser dans les trous avec une clé, nous répétant "papa ! je visse moi !" ou "attends, je vais t'aider". Puis commençant à s'impatienter un peu, il s'est mis en tête de vider le carton de serviettes de toilettes que je n'ai pas encore rangées, en les passant toutes par-dessus la balustrade de l'étage, splatch par terre dans l'entrée. Toutes nos serviettes de toilette, et les gants aussi, c'est plus marrant. Et quand papa l'a grondé, le saloupiaud a répondu "c'est pas moi ! c'est maman qui a tout jeté ! elle est pas gentille, hein ?"...
Ce soir, je suis un peu fatiguée. Et carrément enrhumée. C'était bien, ce jour férié.