Ma tornade, ma grossesse et moi
Je crois que je n'ai pas fini d'écrire ce type de post...
Parfois au boulot je me sens tellement à côté de la plaque, tellement fatiguée que j'aimerais aller me faire arrêter. Et puis je réfléchis et je me dis que ce qui me fatigue le plus, c'est de gérer le Potam, pas d'aller bosser, même si j'aimerais pouvoir dormir toute la journée, j'ai un boulot assez peu fatigant pour lequel j'ai du mal à me concentrer mais rien d'incompatible avec mon état de délabrement (même si j'aimerais ne pas devoir penser ni avoir de responsabilités en ce moment, ça m'épuise...).
En ce moment LeTigre n'est pas là. Ca ne dure pas longtemps, il est parti mercredi et revient dimanche midi. Quelques jours seulement.
Et pourtant, ces quelques jours, ils sont crevants ! Heureusement aujourd'hui je ne bosse pas et Potam est à la crèche, c'est ma journée "soupape" de la semaine, au programme : un minimum de rangement mais zéro ménage, pas de courses, rien de fatigant, juste du repos...
Une journée de boulot + gérer Potam matin et soir, c'est crevant.
Je le fais, et ça passe, mais la journée est longue.
Je n'ai aucune patience, aucune énergie, j'aimerais tellement qu'il fasse tout ce que je lui dis, qu'il me dise "oui maman !" et que je n'aie pas besoin de me battre, car je n'ai pas la force. Il me fait des crises monumentales pour se coucher, et je ne peux pas gérer, ça m'insupporte. Ca m'a toujours insupporté mais là encore plus. Alors hier, j'ai testé une nouvelle méthode. Lui ai dit quand il refusait de s'allonger : "bon, je te laisse, tu restes dans ton lit, et quand tu seras calmé tu m'appelles pour que je vienne te faire un câlin et mettre la couette". Il a dit "oui" comme si c'était un jeu, j'ai laissé la porte entr'ouverte, et il a fait sa crise comme d'habitude. Mais je l'ai laissé. J'étais dans la chambre juste à côté, allongée sur mon lit, et à la première accalmie je lui ai demandé "ça y est ? Tu es calmé ?" réponse "non.... encore un tit peu..." d'une petite voix. Et il a continué sa crise. Ca a duré comme ça une demi-heure, entre-temps je suis retournée le voir une fois pour lui essuyer le nez ("pyjama mouillé... nez couille....") mais juste une minute.
Ca n'a pas changé la durée de la crise, mais au moins ça m'a permis d'être plus sereine, car je savais qu'il savait qu'il suffisait qu'il se calme pour que je vienne lui faire un dernier bisou.
J'ai du mal aussi à supporter ses incessants changements d'avis. Tu veux un yaourt ? Oui ! non, pas yayout ! un petit suisse ? non ! Une compote ? Non ! tu n'as plus faim, tu ne veux plus rien ? Si, un yayout. Non, pas samboise. Non, pas nature. Grrrrrrrr.........
En ce moment, il me pose toute la journée la question "ko c'est ça maman ?" qui signifie "qu'est-ce que c'est ?" et il faut tout que je nomme. Parfois il me pose la question de choses qu'il sait déjà juste pour me l'entendre dire 15 fois. Ca gonfle. Pourtant je sais que c'est une phase importante, et j'aime qu'il montre de la curiosité pour tout, donc je lui réponds, je prends sur moi, je ne m'énerve pas. Parfois il fait les questions et les réponses, là ça va, j'ai rien à faire ! juste à dire "oui, bravo Potam !".
Bon quand même, je dois reconnaître qu'hier, chez le médecin, il a été super. J'avais RV pour lui montrer un grain de beauté suspect car impossible de trouver un RV avec un dermato avant 3 mois et besoin d'être rassurée. Résultat : effectivement grain de beauté un peu suspect mais pas d'urgence, je peux prendre mon RV tranquillement pour dans 3 mois (du coup cette nuit j'ai rêvé que j'avais un cancer de la peau et qu'il fallait m'amputer la jambe, c'était sympa comme rêve, en plus on m'expliquait il allait falloir le faire avant la fin de ma grossesse). Bref. En entrant dans le cabinet du médecin (j'avais prévenu Potam qu'on y allait seulement pour moi, pour éviter la crise de larmes en entrant), j'ai pris mon Potam fermement, l'ai assis sur une chaise, lui ai dit "tu restes assis ici et tu ne dis rien !". Et ben nickel, il a pas bougé, rien dit. J'ai halluciné. Une image. Je ne savais même pas qu'il était capable d'être aussi calme. Bon heureusement le RV n'a pas duré longtemps, mais j'étais très fière de lui. Le médecin a dû se dire "il a l'air très facile ce petit garçon". S'il savait !!!!! bref... J'ai félicité mon Potam en sortant.
Gérer un Deux Ans + un début de grossesse, c'est pénible et fatigant, mais je me dis que ça va bientôt aller mieux et que j'aurai quelques mois plus faciles quand la grosse fatigue et les nausées seront passées, tant que mon ventre ne me gênera pas.
C'est fatigant psychologiquement et nerveusement, mais aussi physiquement car il faut encore beaucoup le porter, le maintenir, le changer, se prendre des coups de pieds, supporter ses 1000 de tension, lui courir après, le retenir dans les magasins pour qu'il ne touche pas à tout, le remettre dans sa poussette, le porter pour le mettre dans son siège auto, etc... Hier il faisait le fou sur moi, j'avais trop peur de me prendre un coup sur le ventre, alors je lui ai dit "en ce moment, le ventre de maman est fragile. On ne joue pas avec, on ne saute pas dessus, on n'attrape pas la boudaine" (c'est son grand truc, attraper nos boudaines... et la sienne...!) "tu peux le faire avec papa, mais pas avec maman". Voilà, je n'ai pas dit pourquoi, c'est beaucoup trop tôt. Quand je me sens très mal je lui dis que je suis très fatiguée, parfois que je suis un peu malade ou que j'ai mal au ventre. Ca lui suffit, il n'en demande pas plus.
J'ai quand même vraiment hâte de me sentir mieux, et de ne plus jamais revivre ces quelques semaines de beurkitude ;-)