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Il y a ces jours où tout coule. Où tout est facile. Où on se réveille reposée, où on retrouve un Potam souriant et en forme qui dit plus de "oui" que de "non", où on arrive à tout faire d'une main, tandis que l'autre tient fermement une petite cuisse, ses fesses reposant sur notre avant-bras, tandis qu'on le couvre de bisous et qu'on voudrait le croquer.

Ces jours où il compte avec moi les secondes le séparant du biiiiip du micro-ondes annonçant que le lait est tiède.

Ces jours où on garde le sourire, où on ne renverse rien, où ses petites bêtises nous paraissent des petits riens adorables, où on rit de ses maladresses, où on fait semblant de ne pas voir les céréales qu'il fait tomber au sol qu'on a balayé la veille.

Ces jours où tout coule comme de l'huile, comme de l'eau claire et raffraîchissante qui nous abbreuve de bien-être et de bonheur.

Ces jours où on rit, où on joue, où on câline.

Ces jours d'osmose avec LeTigre où on profite de la sieste Potamesque pour faire une petite sieste crapuleuse, où on se touche, où on se frôle, où le moindre contact donne le sourire, donne de l'énergie, apaise, appelle des caresses...

Et puis il y a les autres.

Il y a les jours où il se réveille en criant "NON !" et en le répétant 38 fois.

Les jours où on a déjà un peu mal à la tête en ouvrant un oeil, où on ne se sent pas totalement reposée.

Les jours où on renverse le lait, où il veut visser lui-même la tétine et où il fait tomber le bib, où il pèse sur notre bras endolori...

Les jours où il gigote trop, où il râle trop, où il fait trop tout tomber, où il est trop exigeant, où il chouine trop, où il ne veut TROP PAS dormir...

Les jours où rien n'est simple, où tout est fardeau, tout est peine, tout est douleur et agacement.

Les jours où on aimerait être seule et traîner au lit, prendre un bon bain, lire un bon bouquin. Les mêmes jours où, comme par hasard, il quémande plus de temps, plus d'affection, où il ne veut rien, où il refuse de s'occuper seul, où même le DVD de Oui-Oui n'a pas raison de sa mauvaise humeur.

Les jours où on s'énerve, où on s'engueule avec LeTigre qui nous reproche notre mauvaise humeur, les jours où on se sent incomprise "OUAIS BEN C'EST PAS TOI QUI LE SUPPORTE DEPUIS CE MATIN !", les jours où on hausse un peu le ton et où le Potam hurle "NON !" quand il voit qu'on se parle mal son père et moi.

Les jours où on se sent nulle, pitoyable, mauvaise mère et mauvaise épouse, mauvaise maîtresse de maison et mauvaise cuisinière.

Les jours où on a envie de pleurer sans raison parce que juste, on n'a pas l'énergie.

Et par une connexion incroyable, le Potam et moi, on est toujours de la même humeur.

Même caractère, mauvaise humeur génétiquement transmissible ou simplement extrème sensibilité à l'autre ?

Toujours est-il que quand je me sens un peu irritable et fatiguée, on peut parier que, avant même les 10 premières minutes, je sens qu'il est aussi de mauvaise humeur.
Peut-être ressent-il mon irritabilité, probablement me sent-il moins disponible, moins affectueuse, moins souriante ? Pourtant je fais des efforts énormes pour avoir le même comportement avec lui, ces jours-là. Mais ça ne suffit pas. Mes sourires de façade ne trompent pas ce petit bonhomme qui voit tout, qui ressent tout.

Est-ce que c'est mon état qui influence son comportement, ou son état qui influence mon comportement ? Je ne sais pas.

Mais ce dimanche, quand depuis mon lit, je l'ai entendu crier "Non ! Non ! Non !" (à nous, à son doudou, à sa chambre, à un ami imaginaire, je ne sais pas...), quand j'ai été réveillée en trombe par un Potam de mauvaise humeur, j'ai su que la journée serait difficile.

Moral border-line, énergie à zéro, irritabilité partagée entre le Potam et moi, qui a fait dire au Tigre une de ses phrases stupides que je ne supporte pas "et ben au moins on sait de qui il tient son caractère de brun !" (oui parce que le Tigre est Rital ET Ch'ti, oui c'est possible, oui c'est un mélange explosif) (oui parce qu'en Ch'ti, "brun" c'est "merde" et avouez que c'est plus joli quand même !).
Une journée longue et peu enrichissante, où le moral est quand même revenu après une petite sieste à bouquinner.

Aujourd'hui, après une petite et mauvaise nuit, je suis crevée et j'ai mal à la tête, mais j'ai le moral, ouf.

Ma maman est là, elle a pris le relai avec Potamou qui nous a oublié, c'est à la fois très bon et très frustrant.

Plus que deux semaines avant la nouvelle vie...

Comments

[ocreperline]

Oh que je te comprends !

Ici c'est pareil, quand je n'ai plus de patience, quand tout ces petits riens qui habituellement font sourire mais que ce jour là, tout est TROP, les filles sont insupportables et on se dit mais je fait tout de travers, suis une mauvaise mère !

Par contre le papa a tendance à se mettre au même diapason que moi et ça me fait encore plus culpabiliser .....

Vive nos mamans en tout cas ! La mienne vient de partir en vacances, bouh !