Fatigue.
Langueur.
Oubli de tout le reste.
Mes yeux se ferment, je lutte encore un peu mais bientôt je vais dormir. Dormir...
Mes nuits ressemblent à des jours, mes journées ressemblent à des nuits... je ne sais plus si c'est l'heure de dormir ou l'heure de se lever, je reste couchée, les yeux mi-clos. Et je suis bien.
Ne plus penser à rien. Ne plus penser à toutes ces choses, tous ces "préparatifs", ne plus penser qu'à toi qui te fais une beauté sous ma peau. Qui attends d'être fin prêt, qui prends des grammes tous les jours pour ressembler dans un peu plus de trois semaines à un joli bébé tout rose et tout dodu.
Toi, qui fais rouler tes petits pieds sur le côté de mon ventre, qui déformes ma peau comme si tu voulais la crever, qui parfois me soulèves le coeur tellement tu remues mes entrailles.
Fermer les yeux, la main sur mon ventre, te sentir t'apaiser en même temps que ma respiration se fait plus lente, nous sentir connectés, tous les deux, si fort. Tu ressens la moindre agitation, le moindre stress, je le sens. Le soir lorsque je me couche et que je suis encore un peu agitée, tu gigotes tant que tu peux, tu remues, tu donnes des coups. Dès que j'arrive à respirer plus calmement, en une seconde, tu te calmes, comme si tu te calquais sur ma respiration.
Hier soir, ton petit pied me labourrait les côtes. J'ai mis ma main sur la petite bosse toute ronde et j'ai serré pour t'empêcher de bouger, pour te calmer. Et tu t'es endormi. Plus un mouvement. Alors j'ai essayé de ne plus bouger, moi non plus, pour ne pas te réveiller.
Tu vois mon ange, on vit déjà avec toi, on est déjà trois.
Ce WE, ton papa est parti fêter l'anniversaire de ton cousin, son filleul. Et moi je reste là pour me reposer, parce que la route, maintenant, je ne supporte plus ainsi que les gros plats copieux de ta grand-mère et le lit trop mou.
Déjà ici, chez nous, je ne dors pas. Mes nuits sont désagréables, longues, hachées, et je m'endors à 2 ou 3 heures. Pourtant j'ai le choix entre notre lit, un matelas, un clic-clac et un canapé. Parfois, pour ne pas gêner ton père, je migre ailleurs, mais il n'aime pas ça. Il voudrait que je reste avec lui, il me dit que ça ne le dérange pas, que ce bébé, on le fait ensemble et que si je dors mal, il assume aussi.
Jeudi j'ai eu mon RV mensuel chez la gynéco. C'était l'avant-dernier, j'en ai un autre le 20 octobre si je n'ai pas encore accouché. Tout va bien, le col est toujours fermé mais il s'est raccourci. Elle a eu du mal à l'atteindre, il est très haut et elle m'a fait très mal ! Ma tension est basse, donc mes petites inquiétudes d'hypertension se sont envolées. Ce que je ressens, ce sont plutôt des petites baisses de tension, moins gênantes. Suffit de me reposer. C'est pour ça que je n'ai aucune énergie, mais ça n'a pas beaucoup d'importance, je n'ai rien de spécial à faire...
Dormir, lire, poser contre le matelas ce ventre trop lourd qui fait mal.
Ne pas culpabiliser de ne rien faire.
Aujourd'hui, on est le 1er octobre. A la fin de ce mois, tu seras là.