Ca pue
D'abord, je voulais vous remercier, toutes, du fond du coeur.
Ce parcours pour la plupart vous le connaissez, vous savez que c'est dur, et j'ai tellement besoin de vous. Je ne peux plus me passer de notre petite communauté, vous êtes ma drogue, mes psy, mes amies.
Vous y croyez pour moi mais moi je n'y crois plus.
Aujourd'hui, aucun symptôme, rien. Pas de bouffées de chaleur, pas d'écœurement, pas de douleur aux seins, juste cette fatigue due à mes nuits agitées et courtes, ce léger mal de tête et les douleurs de ventre caractéristiques qui annoncent la fin du rêve.
Et depuis une heure, le papier toilette qui se colore, juste un peu. C'est à peine visible hein, mais le papier blanc devient jaunâtre et je ne sais que trop bien ce que ça signifie. J'ai vécu ça mille fois. Elles arriveront demain. Ou en tout cas les premières traces, et le vrai J1 sera vendredi, peut-être.
Je vous avoue que je suis au fond du trou.
Je me sens ridicule avec mes symptômes à la noix. Pourtant je ne les ai pas inventés. Ils étaient bien là. La preuve, aujourd'hui, j'avais autant envie que les autres jours de ressentir des choses mais il n'y a rien eu. Je ne sais pas quoi en penser. La progesterone naturellement sécrétée par mon corps peut-elle suffire à engendrer tant de choses ?
Et pourquoi je n'ai eu aucun symptômes pour l'IAC 1 ?
Je suis si fatiguée, si lasse.
Ces hauts et ces bas, tout le temps, ça m'épuise.
Pourquoi ça marche pas ?
Qu'est-ce qui se passe ?
Ou plutôt, qu'est-ce qui ne se passe pas ?
J'ai même pas envie de me faire consoler par LeTigre. J'ai pleuré dans ses bras mais il ne peut rien me dire. Il souffre, lui aussi, et en plus il doit supporter mes humeurs. Alors on reste, chacun de notre côté, avec notre souffrance. La partager avec des mots, ça ne sert plus à rien, on a déjà vécu ça tant de fois, usé les mêmes mots, tant de fois. Ils sont inutiles. On souffre ensemble quand même, on partage quand même.
J'en ai marre, tellement marre. Je voudrais que tout ça s'arrête, d'une manière ou d'une autre, je suis si fatiguée de penser à ça tous les jours depuis 28 mois. D'avoir des hauts et des bas, depuis 28 mois. D'avoir parfois de la distance, parfois de la douleur, parfois de l'espoir, parfois (souvent) du désespoir, mais toujours, toujours devoir lutter. Lutter contre ou lutter pour, je ne sais plus. Je voudrais baisser la garde. Arrêter de me battre. Mais ce n'est pas possible. Ca recommence, toujours.
Je sais, vous allez me dire, elles ne sont pas encore vraiment là. Tout est encore possible, en théorie. Alors, au fond de moi, tant que je ne verrai pas le sang bien rouge, je sais qu'il y a encore un minuscule espoir, mais l'histoire s'est répétée si souvent, je pourrais l'écrire heure après heure, ce qui va se passer dans mon corps, dans mon coeur et dans ma culotte.
Tout est tellement prévisible.
Je suis tellement mal.
Edit du 18/11 : ça y est, elles ont débarqué en force ce matin. C'est bizarre, les collègues me regardent bizarrement et ne posent pas de question. Comme ça fait 5 nuits que je dors très mal et que j'ai pleuré dès le réveil, j'imagine à quoi je peux ressembler... Merci à toutes pour vos petits mots, vous avez raison, je sais que je vais aller mieux très vite même si aujourd'hui, ça ne me paraît pas possible. Ce midi au bureau on fête le beaujolais nouveau, je vais me bourrer la gueule ça va me changer les idées...