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Mon blog psycho
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18 octobre 2010

ma vie et mon rêve

Oubli.

Déni.

Refus.

Pensées magiques (cf chez Coccinelle).

Recul.

Prise de hauteur.

Je ne sais pas comment j'ai fait ça, mais même si l'envie d'avoir des enfants est bien évidemment toujours là, je commence à vraiment réussir à accepter ce qui m'arrive. Ok je dis ça maintenant, peut-être que dans trois jours ce sera autrement. N'empêche, je m'habitue à me définir comme une femme sans enfant. Sans être jalouse des femmes avec enfants. Sans comparer. Ca me fait du bien, de pouvoir me définir à nouveau sans comparer et sans me dévaloriser.

Quand je résume où j'en suis dans la vie : je suis une femme de 31 ans qui vit une belle histoire d'amour, qui a un bon boulot vraiment sympa avec plein de collègues super et pas mal de possibilités d'évolution. J'ai une belle maison avec un joli jardin dans lequel poussent des potirons. J'ai une famille que j'aime, qui m'aime et tout le monde est en bonne santé. J'ai une petite nièce adorable qui m'apporte beaucoup de bonheur. Et je n'ai pas d'enfant.
Ce n'est pas "pas encore" ni "malheureusement pas d'enfant". C'est "pas d'enfant", point. Un jour, ça changera peut-être, mais pour l'instant c'est comme ça et je progresse car cette toute petite phrase ne me fait plus aussi mal. Ne me met plus mal à l'aise vis-à-vis des autres. Je ne me dis plus "je n'ai pas d'enfant, parce que je suis nulle-stérile-inutile-incompétente-malade".

Dans cette attente, ce qui est dur, ce n'est pas l'attente. C'est l'incertitude, la possibilité, l'éventualité, l'absence de diagnostic. Comme si on vous disait que vous avez une maladie mais qu'on ne peut pas vous dire si ça va guérir ou si vous allez souffrir toute votre vie. Vous êtes partagée entre l'espoir et le renoncement, l'acceptation.
Cette attente nous prépare à accepter la stérilité définitive. Chaque mois, c'est un peu plus présent. Si on me disait aujourd'hui "tu n'auras jamais d'enfant", ce serait moins dur à entendre qu'il y a deux ans.

Malgré tout bien sûr, l'espoir est toujours là, heureusement. Enfin, un peu, en tout cas. Moins fort, moins sûr mais il est bien là.
Un peu comme si j'avais très envie de gagner au loto, que je jouais toutes les semaines en espérant à chaque fois, en étant déçue à chaque fois. Aujourd'hui j'essaie d'arrêter de penser à "quand je gagnerai" parce que si ça se trouve, ça n'arrivera pas. J'essaie de vivre mon quotidien en continuant à jouer toutes les semaines, on ne sait jamais, ce serait trop bête d'arrêter maintenant. Mais je dois vivre comme si je ne devais jamais gagner. Sinon, le quotidien est insupportable. Vivre en attendant continuellement que quelque chose arrive. Ce n'est pas possible. Ca bousille mon cerveau, je ne sais plus si je vis ma vraie vie, la vie réelle en ce moment et ici, ma vie de femme trentenaire sans enfant, ou ma vie rêvée, celle où je serais une maman comblée.

Dans ma vie de trentenaire sans enfant, il y a Le Tigre, bien sûr et tout ce qu'on vit ensemble. Il y a le sport aussi, le yoga, les balades en VTT dans la forêt d'Ermenonville, il y a ces pains que je fais et qui sentent bon lorsqu'ils cuisent dans le four. Et tant d'autres belles choses...

Alors je vais essayer de vivre ma vraie vie maintenant. Quelle qu'elle soit. Arrêter de vivre dans le rêve sans arrêter de me battre pour réussir. Dur pari.

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Commentaires
T
@ Isa : de toutes façons, on fait tout pour que ça arrive, donc prendre un peu de hauteur ne gâchera rien je pense...<br /> <br /> @ Mininous : moi aussi il faudra que je relise ces mots quand je n'y arriverai plus ! pas évident tous les jours, non !<br /> <br /> @ Layette : tu sais, ton blog, c'est TON espace. Si ça soule les gens, ils ne viendront plus, et alors ? Toi au moins, tu te déchargeras de ce poids. Après c'est toi qui décide, on est toutes différentes. Moi ça m'aide beaucoup de pouvoir dire tout ce que je ressens ici, mais mes proches, à part 3 super copines, ne le lisent pas, donc c'est plus facile pour dire les choses. En tout cas, tu n'es pas seule, même si tu as déjà eu des enfants je pense que ta douleur est importante aussi. Je pense bien à toi.<br /> <br /> @ Irouwen : tu sais, prendre de la hauteur pour moi, ne veut pas dire attendre que le temps passe et regarder passer les années sans rien faire. C'est seulement essayer d'atteindre une sérénité psychologique qui m'aide à avancer calmement au lieu d'avancer dans le chaos émotionnel. <br /> Ca n'empêche pas que j'ai en tête ce que tu m'as dit et que la prochaine fois que je vois gygy, je lui demande les dosages hormonaux qu'on n'a jamais fait. Mais je crois qu'il n'y en a pas beaucoup, et que de toutes façons, quels que soient les résultats, on continuera sur cette lancée : 1 IAC tous les deux mois. Ca paraît pas, mais je me prends en main quand même. <br /> Et puis je suis assez sceptique quant à la connaissance scientifique dans ce domaine : la vérité, c'est qu'ils ne savent pas.
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I
Au bout de 40 années de vie, je peux dire ça que souvent, je me retrouve à faire des trucs pas comme tout le monde.<br /> <br /> Mais en l'occurrence, je suis depuis quelques temps, dans ce même état d'esprit. MOINS de SOUFFRANCES, de pas avoir d'enfant. C'est appréciable.<br /> Mais il ne faut pas gratter longtemps pour voir remonter les émotions qui mouillent les yeux et qui serrent le coeur. Mardi midi, chez la psy du CHU. Moi qui pensait avoir engloutie ça.<br /> <br /> Et je pense que je suis comme ça, car j'ai en perspectives des possibilités de l'être : enceinte.<br /> Le don d'ovocyte, m'ouvre les bras, puisque nous sommes maintenant inscrit. Et cela me soulage, me détend. Mais si j'avais su avant, je serai sans doute déjà maman. Car nous aurions engagé les démarches pour être parents depuis deux ans. Et en deux ans on peut en faire des bébés !!!<br /> <br /> Et pour toi, je dirais qu'il faut que les doc apportent des réponses, bichette et pas dans 5 ans ! Mais ça c'est juste mon point de vue, après tu fais bien comme tu veux. Mais tu connais mon point de vue, à trop attendre, à ne pas avoir les <br /> bonnes réponses, à ne pas cibler le bon problème, on se perd, on se noie. On en sort aussi, la preuve, moi. Mais quand même en ayant laissé des plumes sur le bord du chemin.<br /> <br /> Alors il faut surfer, sur cette vague, mais il faut aussi cibler le motif du pourquoi cela ne fonctionne pas. SI c'est juste que c'est pas l'heure, OK. Mais si c'est autre chose, après tu te retrouve à courir derrière l'heure justement.<br /> <br /> Mais si je te gave avec mon expérience à deux balles de vieille poulette qui en a vue des vertes et des pas mures, tu me le dis. Et je resterais plus soft dans mes commentaires.<br /> <br /> Mais ce qui est sure c'est que la VIE est quand même mieux à vivre sereine, que torturée. Et ça c'est très précieux aussi.<br /> <br /> Irouwen
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L
Si je n'en parle pas sur mon blog c'est parce que j'ai l'impression que je saoule les gens avec mes états d'âme. Donc, je fais comme si... C'est plus confortable pour mon entourage de croire que tout va bien.<br /> Je n'ai parlé qu'à très peu de copinautes de ce désir de petit troisième et je n'ai pas parlé de cet accident du mois d'avril. <br /> Je n'en parle avec mon mari que quand ça m'étouffe mais il me répond "on a réussi une fois, alors ça marchera encore !!" Tu parles d'une réussite : un truc vide. Je suis vide alors que je devrais être ronde.<br /> Pardon ! <br /> Valou
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M
le recul, la sérénité ... c'est beau ce que tu écris. je vais boire tes paroles et essayer de mes les appliquer 7 jours/7 et 24h/24 (pas facile tous les jours hein?)<br /> bisous
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I
Coucou ma Belle. Tu es encore jeune, et tous les espoirs sont encore permis. Tu as raison de dédramatiser la situation. <br /> Que cet état d'esprit te permette de vivre plus sereinement. Je t'embrasse trés fort. Biz
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