Fatigue. Déprime. Pas envie de me lever ce matin,
Fatigue.
Déprime.
Pas envie de me lever ce matin, pas envie de voir mon Tigre qui rentre du boulot car trop peur de me mettre à pleurer devant lui, pas envie d'aller bosser, pas envie de sourire, juste dormir, fermer les yeux très forts, m'endormir longtemps, très longtemps et me réveiller enceinte...
Je ne sais plus où trouver l'espoir, la force, le courage, l'optimisme. Tout se dérobe sous mes pieds et pourtant rien n'a changé. J'entrevois simplement depuis deux jours que peut-être, ça n'arrivera jamais. Et je me dis que je ne m'en relèverais pas. Et pourtant, je sais bien que si. Je n'aurai pas le choix, il faudra continuer à vivre sans enfant et continuer à sourire, à être heureuse, à profiter des belles choses.
J'ai peur. Pas envie d'entendre cette petite voix qui me dit que peut-être, je n'aurai jamais d'enfant.
Pourquoi une telle baisse de moral depuis hier ? Ce matin, une prise de température, et tout s'est écroulé. C'est bête hein. Et non, elle n'est pas montée. 36,3 contre 36,1 hier. Donc je n'ai pas ovulé. Que sont devenus mes follicules de 23 mm ? Est-ce que je vais ovuler quand même ? D'habitude ça ne me fait pas cet effet là une température. Mais là, c'est trop. Je m'étais dit qu'au moins, j'avais une toute petite chance pour ce mois-ci mais même pas.
Je n'ai plus envie d'y penser mais je ne pense qu'à ça. Toute la journée, l'angoisse et la tristesse ne m'ont pas quittées. J'ai bossé sans trop y penser, mais c'était là. Les larmes, tout près, juste derrière les yeux, prêtes à jaillir.
Si seulement je savais que l'IAC va marcher. Si seulement j'avais une certitude.
Depuis deux jours je ne sais plus où j'en suis, je ne sais plus à quoi me raccrocher, j'ai l'impression de glisser le long d'une pente boueuse et je n'arrive pas à remonter... ça m'attire vers le bas, j'ai envie de me laisser tomber, de me coucher et de dormir des jours et des jours, de ne penser à rien, de tout oublier.
J'ai peur d'affronter la belle-famille ce WE. Envie de tout leur balancer à table et qu'ils se débrouillent avec la nouvelle. Plus envie d'éluder le sujet et de garder le sourire avec un petit air mystérieux. J'aimerais rester toute seule à la maison mais j'ai peur de passer mes journées à pleurer. Et pas envie de quitter mon Tigre.
Il est là, présent, à l'écoute, il ne peut rien à mon angoisse et à ma douleur, mais il est là.
Tout à l'heure, je lui ai dit : "je suis un peu déprimée". Il m'a simplement répondu : "je sais, ma puce".
Et cette toute petite phrase, ça suffit. Je l'adore.
Quand je regarde vers l'avenir en ce moment, je ne vois que de l'angoisse et du noir. Du gris. De l'espoir et de la déception. J'ai l'impression d'être dans un cercle gris et froid donc je ne sortirai pas. Et pourtant, il va bien falloir, d'une manière ou d'une autre. Tomber enceinte, ou vivre sans mais vraiment vivre. Pas survivre. Mais combien de temps durera cette attente insupportable ? Comment vivre encore des années avec cette angoisse de ne pas savoir ???