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Mon blog psycho
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5 août 2013

Outils en théorie et en pratique pour supporter un deux ans...

Ce n'est pas un secret : un deux ans, c'est chiant.

On peut l'appeler "terrible two", "première adolescence" ou simplement "grosse crise d'identité" ou "période relou", peu importe les mots, le quotidien parle seul, même si pour nous c'est encore, à mon avis, une répétition car ça reste globalement gérable.

En résumé : opposition, caprices, hurlements à la moindre contrariété, volonté de tout décider, tout lui appartient, il peut tout faire, il a tous les droits, liberté absolue, donne des coups de pieds, griffe "juste pour voir" (j'ai qu'à lui couper les ongles aussi !), fait ses expériences avec tout et n'importe quoi, chope ses feutres dans le tiroir et gribouille le sol, les murs et les meubles, a mille de tensions.

C'est seulement un résumé, hein.

A côté de ça, pour être complète il me faut absolument décrire les moments inoubliables et craquants que nous offre le deux ans (22 mois bientôt pour être exacte mais je pense que les caractéristiques sont posées pour les mois à venir) : le deux ans commence à parler et nous fait bien marrer, il commence à être très adroit et à savoir faire plein de choses (comme ouvrir l'eau, mettre son verre dessous et boire seul, première action fine en totale autonomie pour le Potam), il croque la vie à pleines dents, aime tout, est un grand passionné, est tendre et aime les câlins, commence à se faire comprendre "non pas ça !" "ici !" "non pas piscine !", et quand il n'est pas hyper relou, le presque-deux-ans est trop mimi.

 

Grâce à la lecture de mes deux bouquins, j'ai quelques outils supplémentaires pour aborder cette "période de déséquilibre" comme l'appelle très pudiquement le Dr Dodson ;-). Cela dit, je vois avec fierté que l'intuition et le bon sens faisaient assez bien les choses, car à part quelques petitts détails, j'étais déjà plus ou moins dans la même approche avant ces lectures.

 

Sans entrer trop dans les détails, voilà en résumé ce que j'ai retenu de la combinaison lecture/pratique, en quelques mots, pour passer cette période sans trop de dommages.

 

- Patience et tolérance :

le presque-deux-ans est hyperactif, il a une énergie démesurée, tout est jeu, il ne s'arrête jamais, fait mille choses en même temps, ne se pose pas une minute pour jouer calmement. Il faut bien le dire : quand on est un peu plus fatiguée, c'est dur à supporter certains soirs. On aimerait trouver un bouton "pause", on a les nerfs à vifs, et parfois on craque. On s'énerve. On s'agace. On s'irrite. On voudrait seulement qu'il se taise, qu'il arrête de faire des bêtises, qu'il nous laisse 5 minutes sur le canapé sans nous monter dessus, nous enlever nos chaussures ou venir nous apporter tout le contenu de notre sac à main en faisant des commentaires.

N'empêche qu'à cette période, l'enfant est comme ça, que c'est un passage obligé pour sa construction, et qu'il est totalement vain d'essayer d'en faire un gamin sage et calme. Il n'en a tout simplement pas les capacités neurologiques. Il ne PEUT pas se maîtriser. Quand il hurle de joie ou de frustration, il ne PEUT pas se contrôler. Il ne peut pas encore réprimer ses élans et arrêter sa main attirée comme un aimant vers ce qui est interdit. Il ne sait pas anticiper les conséquences de ses actions. Tout ça, c'est le Dr Dodson qui me l'a appris et ça m'aide beaucoup, car ça me permet d'être plus tolérante avec lui et d'arriver, le plus souvent, à réfréner mes énervements et pertes de patience. Je me calme et me répète "c'est normal" ou "il ne peut pas être plus calme". J'essaie de l'accepter.

Ca ne marche pas à tous les coups, car bien sûr parfois je suis trop fatiguée ou trop irritable et je craque quand même. Mais c'est vrai que la plupart du temps, j'arrive grâce à ces explications à garder mon calme et à ne pas attendre de lui ce qu'il ne PEUT pas être...

- Encouragements et félicitations :

au lieu d'appuyer sur les cris, les bêtises, de reprocher, de gronder (ce qu'on fait aussi quand c'est nécessaire), on appuie sur les progrès, le moindre moment de calme que l'on félicite, la moindre petite chose qu'on aime bien, on le dit. On lui répète qu'on l'aime, on le rassure, on lui dit "essaie encore, je suis sûre que tu vas y arriver", on le laisse essayer de mettre sa chaussure seul même si on sait qu'il ne va pas y arriver, on essaie de lui donner de l'autonomie dès qu'on peut le faire.

- Souplesse :

on s'adapte ! ça je l'ai appris de la pratique mais ça m'a été confirmé par mes lectures : ce n'est pas nécessaire d'être trop rigide avec le deux ans, ça ne sert à rien et ça peut au contraire avoir des conséquences désastreuses (selon son caractère, soit soumission et on croit que c'est gagné mais la rébellion reviendra plus tard, plus violente, soit rébellion immédiate, totale, pour tout...). Alors, il faut mettre de l'eau dans son vin et s'adapter, assouplir les règles pour se caler sur son évolution et ses besoins.

Ca m'a beaucoup surprise et en même temps beaucoup rassurée de lire ça. Surprise, car on entend les générations au-dessus nous répéter "il faut le mater", "tu dois sévir", "tu dois lui montrer qui décide coûte que coûte", et ça ne me satisfaisait pas, sans trop savoir pourquoi. Entrer dans le conflit pour tout, tout le temps, punir, humilier, isoler, crier, c'est pas mon truc. Je ne dis pas que je suis contre toute forme de punition ou d'isolement, pas du tout, parfois quand c'est nécessaire je le fais, mais je ne souhaite pas le faire à la moindre contrariété, dès qu'il me dit non, dès qu'il refuse de faire quelque chose.
Je voudrais garder ces mesures "extrêmes" pour des choses importantes, liées à sa santé, son hygiène et sa sécurité. Le reste, je m'adapte, j'essaie de l'amener à faire ce que je veux qu'il fasse en rusant, en lui changeant les idées, en inventant un jeu, en riant, pour désamorcer la crise imminente...

Ca reste de la théorie parce qu'en vrai, on fait ce qu'on peut selon notre état et le sien. Mais depuis que j'ai compris ça et surtout depuis que je déculpabilise en ne me disant plus "je devrais être plus sévère", ça se passe beaucoup mieux. Pour moi, et pour lui. Ca n'empêche que quand il ne veut pas prendre son bain, je le prends sous le bras en ignorant ses cris et l'emmène dans la salle de bain... Mais ça fait une plombe que je ne l'ai pas mis au coin (je l'y remettrai si ça s'avère nécessaire), simplement parce que j'ai trouvé d'autres manières de le faire obéir que par l'obligation et la crainte (bon et puis, ce jour où j'ai un peu grondé et où il m'a répondu avec un petit sourire "au coin ?", je me suis dit que ça ne servait pas à grand chose...!!!)

 

Je suis contente d'avoir quelques outils supplémentaires, je crois que ça ne sera pas du luxe. Et puis, je trouve passionnant de voir nos petits grandir, de trouver des astuces pour les aider à passer les caps difficiles sans dommage ni pour eux ni pour nos nerfs, passionnant d'en apprendre davantage sur leur évolution...

 

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Commentaires
G
Hou ben j'ai le même modèle à la maison ;-) Genre le dessin 30s sur la feuille et de bon coeur sur la table basse, les portes ou les murs, pour peu qu'il garde un pastel dans la main, il me refait la maison !!<br /> <br /> <br /> <br /> Antoine aussi tape et se rebelle quand j'interdis quelque chose qu'il estime autorisé... ça c'est chaud quand il lève la main pour me taper... Généralement je lui mets une tape sur la couche ou la main en lui disant qu'on ne fait pas ça... ça marche... ou pas....<br /> <br /> En revanche si c'est son père qui fâche ça marche droit, il a juste à hausser le ton pour que petit Antoine écoute et obéisse... <br /> <br /> <br /> <br /> Moi aussi en général je le laisse faire ses expériences tant que ce n'est pas dangereux pour lui, ça peut passer pour du laxisme mais comme tu dis j'ai pas envie de passer ma vie à lui crier dessus et à faire le gendarme. Et à leur âge, vu que c'est une "bêtise" à la minute bah tu crierais en non stop !<br /> <br /> Après évidemment y'a des jours où la patience est égale à 0 et là ben je craque<br /> <br /> <br /> <br /> En tout cas merci de faire partager, parce que c'est vrai que lorsqu'on est seule face à son enfant, on se dit pas de suite que c'est normal, que tous les enfants sont comme ça. Perso des fois j'ai peur de rater un truc et d'en faire un enfant mal élevé.. C'est chaud quand même cette responsabilité de parents !
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L
Salut Tatafloute !<br /> <br /> J'en suis exactement au même stade avec mon fils... normal, ils n'ont que quelques jours de différence !<br /> <br /> j'admire ta prise de recul, moi je suis souvent dépassée et je culpabilise de ne pas être assez sévère avec lui. Je suis pourtant d'accord avec tous les principes que tu énonces...<br /> <br /> Concrètement, comment fais tu pour qu'il t'écoute ? je m'y perds... les rares fois où je l'ai mis au coin n'ont pas été très efficaces...
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