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Mon blog psycho
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9 octobre 2011

Ambivalence

Il reste 17 jours.

17 jours avant le terme théorique.

C'est dingue.

Je suis partagée entre l'envie de partir à la maternité là tout de suite pour avoir enfin mon fils dans mes bras, et une impression bizarre de devoir attendre encore. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne le sens pas prêt. Je crois qu'il a envie de rester dans sa ptite piscine bien trop étroite maintenant, pour encore un ptit moment.
Je n'ai pas trop de stress, on est prêts. Prêts psychologiquement, prêts matériellement, sa chambre l'attend je me dis même que j'ai mis les draps trop tôt et qu'ils vont prendre la poussière, alors j'ai recouvert le berceau avec deux petites couvertures, jusqu'en haut.

Cette nuit je n'ai pas dormi jusqu'à 4h (couchée peu avant 1h). J'étais mal. Mal aux jambes, remontées acides (j'ai la chance de ne pas en avoir très souvent mais qu'est-ce que ça fait mal ! qu'est-ce que c'est désagréable !), incapable de fermer les yeux. Je suis descendue sur le canap, pour une fois LeTigre ne s'est même pas réveillé. Ce matin je l'ai entendu se lever et se préparer (il travaille aujourd'hui) dans un demi sommeil, puis j'ai rejoint mon lit et redormi jusqu'à midi. Ca fait du bien...

N'empêche que cette nuit, je me suis dit "vivement que ce soit fini, que je puisse me tourner sur le ventre, sur le dos, étendre mes jambes". Etre toute seule dans mon corps.
Parce que bien sûr, c'est vraiment magique de sentir ce petit bébé gigoter dans mon bide, mais faut pas se leurrer, partager un corps pendant 9 mois, c'est long... Bientôt je serai toute à lui, entièrement disponible jour et nuit, je ne dormirai sûrement pas plus (et même beaucoup moins !) mais au moins, je serai seule dans mon corps. Pouvoir bouger, se tourner, se relever sans mettre 10 minutes, pouvoir mettre mes chaussettes et ma culotte sans me contorsionner et avoir mal au ventre...

J'ai rêvé d'être enceinte.
J'ai adoré être enceinte.
J'en ai profité.
Chaque jour je me suis dit que c'était une explosion de bonheur et de sensations.
Mais là, alors que la fin approche, je suis contente à l'idée d'être bientôt libérée dans mon corps.

Peut-être serai-je nostalgique, un jour prochain, de cet état de grâce. De ne plus porter la vie. Mais la vie, je l'aurai construite, cette petite vie, elle sera avec moi, avec nous et nous commencerons une vie de famille.
Petit Tigrou pense peut-être la même chose que moi : il commence à être un peu trop grand pour mon pauvre uterus qui ne peut pas lui offrir plus de place. Il est temps que cette fusion prenne fin. Qu'il prenne son autonomie, sa première inspiration, qu'il découvre le monde et que mon corps puisse se remettre de ces 9 mois magiques mais éprouvants.

Pourtant, je sais que quand je le sentirai tout prêt à sortir, quelques minutes avant, je me dirai "ça y est, ça ne sera plus jamais comme avant, il ne sera plus jamais en moi, je ne vais plus ressentir le moindre de ses mouvements".
Mon tout-petit. Pour l'instant, il est tout à moi. Même le papa se sent encore un peu étranger. C'est LUI et MOI, personne d'autre. Bientôt, il sera lui-même. Autonome. Il va grandir. Un jour ce sera un ado qui nous dira qu'il nous déteste et qu'on est trop lourds et qu'il veut se casser de la maison. Ca va me déchirer le coeur, mais c'est la vie. J'ai fait pareil avec mes parents sans jamais penser vraiment consciemment qu'un jour, ma mère m'a portée dans son corps...

Souvent, en ce moment, alors que sa naissance est imminente, je me pose la question : "pourquoi on fait un enfant ?" C'est tellement difficile de répondre sincèrement à cette question. Bien sûr, j'ai mes réponses, j'y ai souvent réfléchi. Cette envie de transmettre, d'apprendre, d'accompagner un petit être, de l'aider à grandir. D'avoir une famille pour partager. De concrétiser l'amour que nous nous portons, LeTigre et moi. De donner à une troisième personne le meilleur de nous.
Mais c'est de l'instinct aussi. Une envie irrépressible dans notre corps de femme, de fabriquer et porter la vie.

Parfois je doute d'être capable de donner tout ce qu'il faut à cet enfant. Et puis, je me raisonne. Je sais bien que d'autres y arrivent très bien, et que je ne suis pas moins capable que quelqu'un d'autre.
Mais à la veille de la naissance, je réalise à quel point "envie d'être enceinte" et "envie d'un enfant" sont deux choses différentes. La grossesse, c'est merveilleux, et j'avais vraiment TRES envie de la vivre. Mais "faire un enfant", c'est pour la vie. Ca change tout. Bien sûr que j'en étais consciente dès le début, bien sûr que j'en ai envie, je suis même tellement impatiente... mais faut bien le dire, c'est vraiment flippant aussi...

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Commentaires
M
quel très beau texte... oui tu es prête psychologiquement à accoucher, à accueillir cet enfant fabriqué au plus profond de ton corps! je partage ton propos sur "l'étrangeté" que c'est de partager son corps. s'inquiéter pr le bébé qd on mange, ne pas boire, ne pas prendre de médocs etc... Pas tjs simple.<br /> Pr ma part j'avais l'envie d'enfant et pas franchement le désir de grossesse.<br /> belle fin de grossesse, ptit poussin peut venir qd il veut maintenant...
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L
C'est clair que les derniers jours, on est pressées que cela s'arrête, surtout qu'on se demande QUAND ça va enfin arriver et d'un coup, on y est ! C'est ce qui va t'arriver tu verras !!
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F
à te lire, c'est doux, c'est conscient, c'est une étape qui se termine pour en vivre une autre pleinement malgré des doutes (bien normaux!!)<br /> profite de ces derniers jours ... hate de venir vous voir ici, toi, le tigre et le tigrou :-)<br /> bizzz
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M
Ah, que de souvenirs quand je te lis... Ces dernières semaines sont tellement étranges, entre "je veux la connaître et retrouver mon corps" et "ohhh mon Dieu ça va être tellement difficile!" Un mois avant, j'ai complètement craqué pendant une bonne heure, à me dire que j'étais incapable d'accoucher, d'être maman, de faire autant de sacrifices... Hé bien, ça vient tout seul. Tu n'imagines pas encore le nombre de choses que tu sais faire. Personne ne saura mieux que toi...<br /> Et nulle part ailleurs que dans tes bras (en tous cas au début) il ne sera mieux... ça va être bien :)<br /> (Pour la nostalgie, je ne sais pas, j'ai pas eu de dépression post natale et pourtant j'ai un solide terrain dépressif ; et même si j'étais complètement épanouie enceinte je suis passée à "pas enceinte" sans aucun regret...)<br /> T'embrasse, prépare-toi bien!
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C
hello<br /> <br /> je suis restée bien discrete....ms j ai suivi ton incroyable aventure qui d ailleurs a passé vite je trouve....<br /> au fait moi aussi finalement j ai cette chance....la fiv a marché !! j ai encore du mal a y croire...!! bb est prévu pr debut janvier... tous les jours je réalise la chance incroyable que j ai....qd on passe par la pma ca laisse des traces !!<br /> moi je suis pressée d accoucher, j ai hate de le voir...<br /> profites de ces derniers jours...
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