Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mon blog psycho
Mon blog psycho
Archives
20 novembre 2010

Changer tout ça

Aujourd'hui, je vais mieux. La tristesse est toujours là, mais elle se fait plus discrète, moins oppressante, moins intrusive, moins nocive. Elle a cessé de me paralyser. Du coup, j'en profite pour vous remercier pour vos petits mots de tendresse si réconfortants.

J'ai réussi à m'habiller (et pas en jogging), me coiffer, me maquiller (juste un peu de fond de teint poudre mineral, pour au moins avoir un teint un peu uniforme...) et sortir. Je suis juste allée faire la plein de ma voiture hein, donc rien de bien terrible, mais j'avais dans l'idée d'aller la laver et de faire un tour au Gamm Vert pour acheter des protections contre le gel pour mes plantes. Ca a été un peu la loose parce que je n'avais pas de monnaie pour le lavage de voiture, et qu'il était 13h30 donc Gamm Vert était fermé. Mais quand même, je suis sortie.

Suite et grâce au commentaire de Bonnie sur mon post précédent, je me suis dit "ça ne peut plus durer".
Mais c'est quoi, au juste, ce "ça" ???
Ben cet étau dont elle parle. Oui, j'ai l'impression d'être dans un étau, comme si on m'observait pour me juger. Elle a trouvé les mots exacts. Comme si ma vie était regardée et jugée toute entière, dans les moindres détails. Ma motivation pour le boulot, mes activités (ou mes non-activités) sportives, comment je m'occupe de mon homme, de ma maison, de mes plantes, de mon jardin, tout est épié et jugé. Et cette impression d'étau, c'est exactement ce que je ressens. Ca se resserre autour de moi et ça ne me laisse pas vivre comme je le sens. Mais cet observateur, c'est MOI. C'est terrible non ? Je suis totalement impitoyable avec moi-même, je n'ai pas le droit à l'erreur, comme si, cette absence d'enfant, c'était une punition. TU AS MAL FAIT, TU SERAS CHATIEE ! Un immense châtiment "céleste" (pourtant je ne crois pas en Dieu, c'est paradoxal...) parce que je n'arrive pas à être parfaite.

Bon ok. Mais maintenant ? Comment faire ? Comment lâcher prise sur l'ENSEMBLE de ma vie ? Il est clair que ce n'est pas seulement l'échec de la procréation qui est visé par cet étau. C'est tout. Comment faire pour me laisser vivre ? Pour me laisser tranquille ? Qui, ou quoi, m'a mis en tête que je n'étais "pas assez bien" ?

Concrètement, ça se passe comment le lâcher prise ?

Déjà je le sais, il faut que j'ELOIGNE tout de moi. Toutes ces pensées m'enserrent et m'empêchent de respirer, il faut que je les tienne à distance. Instaurer un barrage à pensées nocives, un barrage à cette p*tain de culpabilité qui me suit depuis toujours. Coupable de quoi ? Pourquoi ? Je ne sais pas. Parce que consciemment et objectivement, je sais que je fais plein de choses bien, que je réussis plein de choses, que je suis capable de plein de choses. Alors ?????????

Je voudrais pouvoir tisser comme une toile ou une bulle sur laquelle viendraient rebondir les pensées culpabilisantes et les jugements. Qu'ils ne m'atteignent plus.

Je sais bien que mes proches (vous aussi peut-être sans oser me le dire), se disent "tant qu'elle se mettra la pression comme ça, ça ne marchera pas" ou encore "il faut qu'elle arrête d'y penser".
Je n'arrête pas de dire à tout le monde "mais c'est impossible, d'arrêter d'y penser". Ai-je seulement essayé ? Ai-je seulement ENVIE d'arrêter d'y penser ? Comment abandonner le plus grand projet de ma vie, tout ça pour qu'il se réalise ? Est-ce que "arrêter d'y penser" c'est forcément "abandonner" ?
Je me suis déjà dit, en m'efforçant de le faire "je laisse faire la nature sans mettre mon cerveau à contribution" Mais j'ai tenu une semaine, quinze jours. Jamais plus.

Concrètement, pour ne vraiment plus y penser, il faudrait que je sois prête à arrêter tout traitement et tout contrôle par des médecins. Comment ne pas penser à ça en se piquant chaque jour et en passant des heures par semaine dans les salles d'attente des gynéco ?
Sauf qu'il y a le facteur physiologique. Mes ovulations pourries. Le traitement que je prends depuis maintenant 5 mois a l'air de vraiment fonctionner, mes ovulations sont meilleures et moins tardives. Je ne veux pas perdre tout ce bénéfice et revenir au point de départ. Alors comment concilier traitement et détachement ?

Je crois que je vais laisser un peu de temps passer avant l'IAC 3. Peut-être me contenter de stim simples avec déclenchement pendant quelques cycles. Et essayer de rendre tout ça mécanique, sans mettre d'émotions dedans. De considérer ce traitement comme un traitement à long terme et non comme une chance chaque mois de tomber enceinte.
Essayer de voir le temps comme un ami et non comme un étau (merci bonnie pour ces mots si justes).
De voir le temps qui passe comme une victoire et non comme un échec permanent.

Mais penser à tout ça comme ça, c'est déjà nocif. C'est encore me mettre la pression, me donner des challenges et se battre CONTRE.
Je ne veux PAS me battre, je veux juste vivre normalement.

Conclusion : éloigner les pensées négatives, respirer et ne faire entrer que les pensées positives. Tout le temps. Me construire cette bulle d'oxygène hermétique à toutes les pensées nocives.

Et aller voir un psy, parce que bon sang, je suis bien dérangée là haut.

Publicité
Commentaires
L
Te voilà conquérante ! C'est super !<br /> Mais te battre pour n'avoir que des pensées positives, c'est encore penser au fait que tu veux ce bébé et que le chemin est trop long ??<br /> Il est totalement impossible dans la journée de ne plus penser à notre petit bidon qui pourrait un jour s'arrondir ! La pression, certes on se la met seules, mais les Autres aussi nous la mettent ! N'y pense pas et ça viendra ; On se le dit parce qu'On nous le dit toute la journée !!!<br /> Je vais essayer de me remettre à travailler mais je ne crois pas que je n'y penserai pas. On voit des bébés, des femmes enceintes, des pubs pour les tests de grossesse, des couches... Et on ne doit pas y penser !!! RI DI CU LE.<br /> Bon courage ! Ne fuyons pas !<br /> Bisous<br /> Valou
Répondre
C
Moi je n'arrive pas à arrêter d'y penser...et tout ça même après 5 IAC et une année de FIV1...c'est impossible...<br /> <br /> Simplement, j'essaie d'arrêter de me culpabiliser les mois où je ne suis pas en traitement. Ca fait donc pas mal de mois sur l'année! Ca fait pas mal de mois à m'occuper de moi. A faire ce que je veux avec monChat et mes copines. A ne pas surinvestir mon intimité...<br /> En revanche, j'investis 10 fois plus les mois de traitement FIV parce que pour moi ce sont les "mois de ma chance à saisir". Je n'ai que les mois de traitement pour essayer d'avoir un bébé, donc ils sont très importants. C'est pour ça que j'ai mal vécu l'échec de mon tec, bcp plus que l'arrivée de mes règles ce mois-ci.<br /> <br /> Cependant, mon blog m'aide à poser quelque part tout ce qui me heurte plus ou moins dans ma vie de tous les jours à cause de la PMA. Tu vois, impossible de lâcher prise. La vie me rappelle constamment que j'attends, que mon vœux le plus cher est toujours là, que ce vœux des tas de personnes l'ont et le réalisent, que la Vie est guidée par les enfants...notre avenir.<br /> <br /> Je te souhaite de trouver TA bonne façon de ne plus te mettre la pression.
Répondre
P
Oui,c'est vrais que momentanément, contruire une bulle peut t'aider à survivre...Mais pas à vivre.Car le jour où la bulle crève...Ca fait mal.<br /> <br /> Les filles des commentaires précédents ont raison, tu ne peux pas décider de ne pas y penser...C'est te faire violence et encore te punir.En disant que l'observateur, "c'est toi" c'est pareil...Comme si tu étais la seule et unique responsable.<br /> Et pourtant...tu es une victime,c'est un handicap, non une faiblesse.<br /> J'ai le sentiment qu'il y a beaucoup de choses qui se mélangent dans ta tête, des questions sans réponses. voir un ou une psy, c'est une bonne idée.Non pas parce que tu es "derangée dans ta tete", ou alors, dans un sens propre.Un psy t'aide tout simplement à mettre de l'ordre dans tes idées,à ranger, trier, tout relire une derniere fois avant de leur attribuer une place qui soit juste pour ne plus y penser.<br /> Ce rangement te permettra de reconsidèrer ton présent sous un nouveau jour,sans être influencée par ces idées qui te font te sentir coupable...Et peut être enfin,pourra tu affronter ce combat avec plus de serenité.
Répondre
M
Juste pour dire qu'Irouwen est une poète. "Pauvres de nous qui n'avons même pas l'ombre d'un enfant", c'est très beau et poignant.
Répondre
I
Mais possible de tenter d'y penser autrement.<br /> Je lis que tu arrives à parler à ta mère, toi qui écrivait il y a quelques temps que c'était compliqué.<br /> Travailler sur les maux, avec des mots et avec son corps. J'ai trouvé que l'association sophrologie (où l'on parle aussi) et des entretiens avec une psychologue m'ont aidé à tenter de penser autrement ce terrible désir inassouvi et toutes les douloureux que cela <br /> génères. <br /> Car comment ne plus penser à une chose aussi primaire et existentielle chez nous les humains. <br /> Quand tu vois, la souffrance qu'éprouvent certaines femmes qui ont déjà des enfants, et qui n'arrivent pas a en avoir d'autres. Alors pauvres de nous qui n'avons même pas l'ombre d'un enfant.
Répondre
Mon blog psycho
Publicité
Newsletter
Publicité