Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mon blog psycho
Mon blog psycho
Archives
15 novembre 2014

Renoncement

Y a du mieux, y a du moins bien.

Certains jours je vois l'avenir en rose, d'autres jours je me dis que ma vie est inintéressante, qu'à part gérer deux nains je ne fais plus rien et que ça ne vaut pas le coup de continuer. Mais comme je ne veux pas laisser mes enfants sans maman, je suis obligée de continuer. Pas le choix. Se lever le matin avec l'impression de ne pas avoir dormi, se lever la nuit, supporter les cris, câliner et gronder, torcher des culs et nettoyer des pots, laver des bib, faire des lessives et ne pas faire de repassage.

Les jours se suivent et je ne fais rien. Rien d'autre que mes enfants. Ils me collent à la peau, me pompent mon énergie, je ne récupère jamais, je n'ai jamais une journée de repos, jamais quelques heures loin d'eux pour mieux les retrouver (c'est pas la peine de me dire en commentaire de sortir m'aérer et voir du monde, si je pouvais, je le ferais. Merci) (et l'idée d'être soulagée de reprendre un jour le boulot pour moins voir mes gosses me déprime).

Comme toutes les mamans, en somme.

Et là je me dis, pourquoi, pourquoi cet idiot d'instinct nous impose-t-il si fort de faire des enfants ???

Pourquoi est-ce qu'on n'a pas la force, un jour, d'aller contre ça ??? pourquoi cède-t-on toujours ?

J'envie mes copines sans enfants.

Je regrette ma vie sans enfants.

C'est vrai, il y a de beaux moments, c'est vrai, c'est beaucoup de bonheur des enfants, c'est vrai, je les aime, mais j'en peux plus de cette vie.

Je croyais que tout ça était derrière moi (tout ça = la déprime, l'impression d'en chier tout le temps, l'impossibilité de faire quoi que ce soit d'autre), et puis non. Peut-être simplement une petite rechute avant que ça n'aille réellement mieux.

Mais j'en ai marre de cette hypocrisie ambiante, entretenue par les parents pour convaincre les autres qui hésitent à faire des gosses pour ne pas être les seuls à en chier : non, avoir des enfants, ce n'est pas que du bonheur.

Avoir des enfants, c'est un renoncement énorme. Un truc auquel on n'est jamais assez prêt, même quand on sait qu'on ne va plus dormir et plus pouvoir sortir. On le sait, mais on n'est pas prêts à CA.

Renoncement à sa vie de femme, renoncement à sa vie de couple, renoncement à sa vie professionnelle (oui, quand tu es mère, tu sors plus tôt, tu poses des jours quand tes enfants sont malades, tu prends les vacances scolaires, et au bout d'un moment, on sait qu'on ne peut plus vraiment compter sur toi. Tu passes au second plan, et ta carrière avec. T'es pas carriériste ? Tant mieux !).

Renoncement à ses loisirs. Tous ses loisirs. Pas le temps de lire, pas le temps d'écrire (à part 15 minutes de temps en temps ici), pas le temps de coudre, pas le temps de faire du sport, pas le temps de voir des amis ou alors debout avec un bébé qui braille qu'on n'arrive pas à calmer en faisant semblant de continuer à suivre la conversation).

Alors, est-ce que tous ces renoncements sont compensés par le bonheur d'être mère ???? Vaste débat, vaste question, à laquelle je préfère ne pas répondre aujourd'hui. Attendre et voir si c'est pareil ensuite.

Un collègue que j'aime beaucoup m'a dit un jour en souriant (mais il était sérieux au fond) quand j'étais enceinte : "tu verras, c'est mignon au début, et puis ensuite tu regrette toute ta vie...".

Voilà. Tout est dit. C'est pas politiquement correct mais non, avoir des enfants, c'est pas que du bonheur.

Et c'est vrai, quand vous vous êtes couchée à 23h, que l'un s'est réveillé pour manger à minuit puis à 5h, qu'il se rendort à 5h45 et que l'autre se réveille à 6h et refuse de se rendormir mais râle toute la matinée parce qu'il est fatigué, on a envie de les passer par la fenêtre. De ne plus les avoir. De ne plus être mère, pour quelques jours, seulement. Les oublier, retrouver un peu de liberté, un peu d'autonomie.

A celle qui hésitent à faire le premier, ou le deuxième (pour les suivants, je préfère ne pas me prononcer) : réfléchissez-bien !!! Je voudrais pas vous décourager, car je suis quand même persuadée que bientôt ça ira mieux (si je ne me dis pas ça je ne survis pas), mais faut quand même un jour être un peu honnête : c'est hyper dur d'être mère. C'est même le truc le plus dur que j'ai jamais fait...

 

(oui je sais, ce post est noir. Très noir. Reflet de mon état d'esprit de l'instant, mais pas vraiment de mon état d'esprit général. Je me défoule ici parce qu'en vrai on ne peut dire à personne qu'on en a marre de ses gosses...)

Publicité
Commentaires
M
Oooooh combien je te comprends, Flo !<br /> <br /> Tu vois, c'est notamment pour tout ce que tu écris, là, dans ce billet et quelques autres, que je ne veux pas de deuz. Il y a d'autres raisons, mais j'assume pleinement le fait que là, alors que je commence à sortir la tête de l'eau, je ne me vois absolument pas recommencer. <br /> <br /> Non, la société d'aujourd'hui n'a pas du tout l'envie de lire et entendre des mamans dire "on en chie ! rendez-moi ma vie d'avant! j'aime mes enfants mais merdum, si j'avais su peut-être n'aurais-je pas mis de bébé au monde!".<br /> <br /> Non, la famille et les amis autour de toi ne sont pas non plus d'une grande aide quand tu dis "je suis fatiguée, je suis à bout, je me sens seule, je n'y arrive pas". TOUT LE MONDE te répond "ah ben moi j'y arrivais", "ah ben ma mère y arrivait", "ah bon? mais attends, tu ne le penses pas vraiment, quand même?", "tu les as fait, faut assumer"... Comme si dire "je n'y arrive pas/plus/pas toujours" signifiait "je n'aime pas mes enfants, je n'assume pas mon rôle de maman".<br /> <br /> <br /> <br /> Combien de femmes n'ont jamais osé le dire? Combien préfèrent se taire, mentir? Combien te disent blanc et pensent noir parce qu'elles aussi en ont chié mais par fierté/fausse gentillesse/peur de décevoir ne te l'avoueront pas?<br /> <br /> <br /> <br /> Nous ne sommes pas toutes égales face à nos maternités, nous n'avons pas toutes les mêmes désirs, les mêmes buts dans la vie. <br /> <br /> Non, moi, je ne me vois pas du tout penser/agir/vivre pour ma fille 24H/24. Et Dieu seul sait combien je l'aime !!!<br /> <br /> Non, ce sacrifice de mon temps de femme, d'humain en tant qu'individu qui fonctionne pour et par lui-même, je ne le vis pas forcément dans la joie.<br /> <br /> <br /> <br /> Il m'arrive de penser qu'en tous temps les femmes n'ont jamais vraiment eu le choix, ni la possibilité de dire "hého les gens, je rame, là, houhouuuu? Y'a quelqu'un?"<br /> <br /> <br /> <br /> Moi aussi j'attends qu'elle grandisse un peu, qu'elle gagne en autonomie (toujours ce fichu pot, cette fichue continence qui est le cadet de ses soucis!), qu'elle aille à l'école, qu'elle apprenne d'autres règles, qu'elle soit moins cette petite fille hurlante et incontrôlable qui jette tout par terre, se roule sur le sol à la moindre contrariété...Même si elle est aussi cette adorable petite fille qui fait des milliers de bisous, qui rit, qui chante, qui joue seule et se raconte des histoires avant de nous regarder en souriant.<br /> <br /> Je vais garder cette dernière idée en tête, tiens, parce que, évidemment, j'aime aussi être sa maman :)<br /> <br /> <br /> <br /> Plein de bisous... A bientôt?
Répondre
M
Bon ben ici, ces conneries se sont transformées en burn out physique... Le corps qui ne répondait plus à rien, la pneumonie... Pourtant j'ai jamais pensé (mais je ne juge bsolument pas que tu le fasses, des trucs durs j'en ai pensé d'autres) que je regrettais d'avoir mes gosses... Par contre à force de me dire que je ne verrai le bout (et le sommeil! Putain le sommeil! Et des sorties et de la baise, merde) bref, que je ne verrai le bout que dans trois ans au mieux, ben j'ai flanché... Je suis un peu comme toi en moins difficile côté absence de l'indien...faut qu'on trouveun truc... Si tu trouves avant moi tu me le dis hein? ;-) pensées pour toi... (La crèche ca commence quand?;-))
Répondre
C
Ah.... C'est clair ! C'est pas que du bonheur !!!! Et non ! Je ne te dirai pas en commentaire de sortir t'aérer et de voir des gens...., car je connais trop bien l'isolement ! <br /> <br /> Courage, Flo ! Je n'ai pas vraiment de mots... Je suis moi-même épuisée pour le moment (et parfois tellement à bout).... par ma vie de maman et de prof à temps-plein (mes élèves m'épuisent pour le moment... et mes enfants ne me reposent pas !!!!).... et c'est dur.... de se lever TOUS les jours à 5h30 du matin.... entre autres ! De ne jamais pouvoir récupérer.... De devoir toujours être attaque malgré tout !<br /> <br /> Bon... Sur ce..., je te laisse : j'ai encore une grande fille à mettre au lit.... avant d'aller moi-même me coucher ! Car demain, c'est reparti pour un autre "tour de manège"!<br /> <br /> Plein de bisous !
Répondre
M
Je connais ça ici. 2 enfants rapprochés c'est dur...<br /> <br /> Tu ne prends tjs pas les médocs proposés par le doc? Ca peut aider à moins voir les choses en noir.<br /> <br /> Moi j'ai plongé ces temps ci. La crêche va me prendre un peu plus les petits (je bosse à mi temps) pr me soulager parce que je vais ds le mur si je continue. Mais ça va passer, pour toi, pour moi... Il le faut...
Répondre
E
comme souvent tellement d'accord avec tout.... un grand de 3 ans hyper chiant tout le temps, une petite de 1 an adorable mais 1 an quoi, moi en arret i terminable car ces morpions m'ont déclenché une hernie discale et sciatique a pleurer. j'en vois pas le bout non plus.<br /> <br /> un an après la naissance de ma seconde mon couple est tjs branlant, j'ai toujours de temps pour rien et surtout pas pour moi. <br /> <br /> il faut trouver un équilibre, un rythme mais voilà ca prend parfois beaucoup de temps...<br /> <br /> courage à toi!
Répondre
Mon blog psycho
Publicité
Newsletter
Publicité