9è mois, dernière ligne droite
Cette semaine, j'entame mon 9è mois de grossesse.
Un 9ème mois qui voit se succéder des états d'esprit très différents.
Le premier, c'est que je crois que je ne réalise pas que le petit alien que j'ai dans le ventre est un vrai bébé qui va vraiment naître très bientôt et occuper beaucoup de place dans la maison et dans notre vie.
Comme si j'étais un peu dans une faille spacio-temporelle, où je sais que je suis enceinte et que j'attends la naissance prochaine d'un enfant, mais en même temps où une partie de mon cerveau croit que cet état va se prolonger toute la vie.
Je me sens totalement handicapée, ça c'est le deuxième état d'esprit marquant du moment. Mais je l'accepte enfin, je crois. Enfin j'essaie. Je vois ma soeur partir à la plage avec ma nièce et mon Potam, je ne peux plus les accompagner, rien que l'aider à préparer les affaires, crémer Potam et prévoir le change m'épuise... Je monte les escaliers en grimaçant, j'ai mal partout dans le bassin et le pubis (malgré la récente séance d'ostéo qui m'a fait du bien mais ne m'a pas totalement soulagée), je marche difficilement et pour de très courtes distances.
Je dors assez mal. J'arrive à dormir, bien calée sur le côté gauche dans mon coussin de grossesse, mais je me réveille très souvent avec parfois des douleurs vives dans le ventre.
Il y a quelque temps je dormais très mal à cause de douleurs dans les jambes. C'était la circulation, car depuis que je cumule une douche froide sur les jambes avant de me coucher ET 10 minutes allongée les jambes en l'air contre le mur dans mon lit, ça va beaucoup mieux.
Par contre bébé ayant sa tête qui appuie sur ma vessie, je me réveille chaque nuit vers 2 ou 3h avec un violent mal de ventre, la vessie pleine et comprimée, obligée de marcher courbée en deux pour aller aux toilettes.
J'ai hâte de rencontrer ce petit bonhomme mais aussi très peur de la vie à quatre, je ne me sens pas encore prête (peut-être à cause de la chambre qui est encore en travaux), il me faut encore du temps... Je n'arrive pas à me projeter, à imaginer, à réaliser.
Dans les prochains jours mes priorités sont de faire la valise maternité, aller chez l'esthéticienne me faire faire un maillot intégral pour être tranquille en cas d'épisio ou de césarienne, acheter le cadeau principal pour Potam (et ensuite je vous présenterai la "grand frère box"), choisir un doudou pour le bébé avec Potam, et... ce sera déjà pas mal. On a enfin totalement vidé la chambre et LeTigre a commencé à travailler dedans, il a poncé et refait un peu d'enduis à certains endroits abîmés. Reste à lessiver les murs et peindre, on a acheté les peintures. Les murs seront tout blancs, et j'ai choisi deux couleurs principales pour la déco : gris et bleu turquoise. C'est très joli. Je pensais à gris et jaune, mais en voyant ce turquoise à côté du gris, j'ai craqué. Je repeindrai la commode et la table à langer, mettrai des stickers et peindrai des pochoirs dans mes deux couleurs. Dans les stickers que j'ai choisi il y a aussi d'autres couleurs pour égayer un peu (vert, rouge, jaune).
Dans mon ventre, le bébé est prêt. Il n'est plus prématuré, jusqu'à la naissance il ne va plus faire que s'épaissir mais il est prêt à être autonome, à respirer, à téter, à digérer. Il peut arriver n'importe quand et un rapport pourrait dès maintenant déclencher l'accouchement, ce qui me fait une très bonne raison de me refuser au Tigre !!! Faut bien le dire, avec un bide de baleine et handicapée à 50%, je n'ai plus envie qu'il me touche... Mais lui, tout ça ne le refroidit pas, il reste ultra-sensible au moindre dévoilement de peau...
J'ai comparé les moments où vient ma famille avec les moments où LeTigre est là et j'ai prévu des "fenêtres de tir" : des jours où je peux accoucher. Y en a pas tant que ça et on testera les méthodes "naturelles" de déclenchement (sexe, ménage) les jours où c'est possible !!! mais bon au fond, je sais bien que je ne déciderai pas et on verra bien...
On n'a toujours pas le prénom. On hésite encore entre trois, et ça m'énerve. J'aimerais qu'on se décide mais ça va peut-être faire comme pour Potam, on tranchera le jour de l'accouchement...
J'ai envie d'enfouir la tête dans le sable et de ne pas lire ou écouter tous ceux qui me disent que ça va être dur, fatigant, etc... J'ai besoin de me dire "ça se passera bien", et surtout j'attends avec impatience de retrouver l'usage de mon corps, même fatiguée, même en me levant 4 fois par nuit, pour moi c'est le rêve de pouvoir marcher normalement, porter normalement, faire plein de choses dans la journée sans être épuisée...