Et après, le soleil...
Oublier la douleur.
Oublier les difficultés.
Serrer les dents et penser très fort "ça va bientôt aller mieux".
Profiter de chaque minute de libre pour reposer mon bassin, allonger mon corps meurtri pour essayer de guérir l'inflammation.
Ca brûle, ça lance, c'est bloqué, c'est raide, je pleure de douleur après la douche et l'habillement, je grimace au moindre mouvement.
Se répéter "chaque jour me rapproche du moment où ce sera fini" et supporter, vaillamment, heure après heure sans anticiper, la douleur lancinante.
Aucun médicament.
Juste, attendre.
S'occuper des démarches pour le prêt immobilier sans se dire "j'ai pas envie". Se forcer, parce qu'on préférerait rester allongée, se lever, farfouiller, remplir des cases, trier des papiers, faire des photocopies et monter des dossiers invraissemblables.
Oublier la déprime qui s'installe, ne pas y accorder trop d'importance, vivre au jour le jour et se dire chaque soir "j'y suis arrivée".
Voir le printemps après l'hiver, la lumière au bout du tunnel, le mieux qui ne peut que succéder au mal.
Attendre impatiemment les petites et grandes choses qui amélioreront le quotidien et mon moral dans les prochaines semaines puis les prochains mois.
Essayer, coûte que coûte, d'accepter les changements de mon corps, si rapides, trop rapides pour mon cerveau.
Oublier les moments où Potam est pénible, et ne retenir que ces jolis moments de partage, ces moments bénis où il me regarde, hyper concentré, et écoute les explications que je donne à ses "pourquoi ?" qui commencent... Ces moments où il se colle tendrement, me fait un bisou tendre sur une joue, un bisou tendre sur l'autre joue, un baiser papillon, un câlin, un immense sourire et chuchote avec son regard malicieux "chuuut ! tout le monde dort !".
Prendre à la volée ces moments trop courts mais si intenses, où je le vois grandir, où je le vois comprendre, où je le vois me faire confiance et tout attendre de moi.
Me dire que ces moments-là, valent toutes les difficultés du monde.