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Mon blog psycho
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28 novembre 2013

A l'hôpital

A l'hopital, on se sent un peu seul.

Un peu, plus très humain.

On devient un numéro, un code barre, une pathologie. On vous met un bracelet avec un code barre. On vous identifie par votre numéro de chambre et par votre pathologie ("la bartho à la 4").

On attend beaucoup. Tout le temps, en fait. On ne vous dit pas ce que vous attendez, ni combien de temps ça va prendre. Vous n'avez plus de montre, votre téléphone est éteint (de toutes façons vous n'avez plus de batterie), le temps s'arrête, vous passez votre journée à attendre vous-ne-savez-quoi qui arrivera vous-ne-savez-quand.

On vous met dans une salle avec un lit, en attendant. En attendant quoi ? Vous savez pas trop. Vous comprenez vaguement que peut-être l'anesthésiste passera vous voir et qu'il faut prendre une douche à la bétadine. Vous vous grouillez en vous disant que ce serait quand même ballot que l'anesthésiste entre dans la chambre pendant que vous êtes nue sous la douche. Et puis vous mettez une blouse (qui ferme derrière avec des pressions, c'est nouveau ça nan ? En même temps, si vous êtes seule, impossible de fermer les pressions...), avec RIEN dessous, et vous attendez qu'on "vienne vous chercher". Pour vous emmener où ? Qui ? A quelle heure ? Vous ne savez pas. Et comme l'inconnu est source de stress, vous stressez. Vous commencez à transpirer de stress mais en même temps vous avez si froid dans cette pièce fraiche, à moitié nue. Si vous avez de la chance, votre conjoint vous accompagne, mais à tous les coups il sera bien plus occupé à jouer avec l'écran tactile monté sur bras articulé sur lequel il regarde la télé, surfe sur internet ou fait des sudoku, totalement ignorant de votre condition de patient-malade-numéro.

Et puis, on vient vous chercher pour aller au bloc. Vous êtes là depuis un peu plus de deux heures, vous avez déjà vu quatre personnes différentes, mais c'est encore deux autres qui viennent vous chercher. On ne vous dit toujours rien, ni combien de temps ça prendra, ni où vous serez ensuite, ni ce que vous devez faire de vos affaires qui finiront dans les mains de votre conjoint, qui, perdu dans le couloir, repartira avec à la maison (et là, vous vous sentez encore plus seule alors que vous n'avez même plus votre culotte dans cet établissement. Quant au portable ou au portefeuille, c'est un détail !).

Arrivée au bloc, personne ne vous calcule. Vous avez déjà attendu une plombe dans une salle "d'attente" que l'anesthésiste veuille bien vous consacrer une minute pour savoir si vous faites des allergies, et puis ensuite vous traversez, allongée, toujours à moitié nue sous un drap mal mis qui manque de dévoiler votre intimité à tout l'hôpital, et de surcroit à reculons, d'interminables couloirs jusqu'au bloc. Vous avez encore toute votre conscience, vous tremblez de stress et de froid, le perf dans la main vous fait un mal de chien, mais personne ne vous regarde, personne ne vous parle. Les infirmières parlent du sapin de Noël qu'elles vont acheter et du caractère de l'anesthésiste, mais vous et votre trouille, tout le monde s'en tape.

Vous attendez encore, avec cette impression d'être tout d'un coup transportée dans un épisode d'urgence ou de greys anantomy, au-dessus de vous il y a deux énormes lampes avec des centaines de petites ampoules, on vous écarte(lle) les bras, on vous prend la tension, on vous met des électrodes, vous tentez un trait d'humour pour qu'enfin on vous regarde un peu et ça marche, pendant deux minutes vous échangez des banalités avec deux infirmières et vous retrouvez un instant votre statut d'être humain.

Et puis l'anesthésiste arrive, sans un mot il met le produit dans la perf, on vous colle un masque d'oxygène dans lequel vous avez l'impression d'étouffer, le produit se diffuse douloureusement dans votre bras et d'un seul coup, c'est le noir complet. Vous entendez vaguement qu'on vous appelle "Madame ! Madame ! faut vous réveiller là !" mais vous ne pouvez pas parler, vous voulez juste dormir, retourner dans ce trou noir qui doit ressembler à la mort, cette inconscience tellement confortable, tellement profonde dont vous n'arrivez pas à sortir...

Quelque temps (secondes ? minutes ? heures ?) après on vous emmène dans une chambre et on vous laisse là, seule. Vous ne savez pas ce qu'on vous a fait exactement (il y avait deux options et personne n'est capable de vous dire laquelle a finalement été retenue), ni si vous allez voir quelqu'un bientôt, ni si vous aurez le droit de manger avant la nuit, ni si votre conjoint est prévenu, ni trop où vous êtes. On vous a donné le numéro de votre chambre mais vous n'êtes pas en état de retenir un nombre de plus de deux chiffres (et là y en a 4, c'en est trop...).

Vous attendez, vous croisez des infirmières, on vous prend la tension, on vous demande si ça va, on vous explique que la douleur dans la gorge et le nez et la poitrine sont normales car vous avez été intubée, on vous met du paracetamol dans la perf et on vous laisse là. Sans explication sur l'acte qui a été pratiqué, toujours nue sous la blouse, vous ne savez pas si vous avez le droit de manger, ou de vous lever, ou de boire, ou de faire pipi.

La nuit, vous essayez de vous reposer mais quelqu'un entre toutes les deux heures pour vous prendre la tension et remettre du paracetamol dans la perf. La perf dans la main vous empêche de dormir, ça brûle, ça lance, bien plus qu'à l'endroit de l'intervention mais on vous dit que c'est normal. Ah bon.

Le matin, vous ne savez pas quand vous verrez le médecin qui vous dira enfin ce qu'il a fait et si vous pourrez sortir, vous ne savez pas quand vous allez pouvoir retourner au boulot, ni quand on va vous apporter le petit-dej, mais vous commencez à être habituée à attendre sans savoir et pouvez regarder tranquille télématin et les maternelles (sur les enfants très rapprochés, quelle ironie).

Vous êtes hospitalisée en service gynéco.

Vous avez une grosse protection de maternité dans votre culotte que vous avez enfin retrouvée.

Vous avez encore plus mal à la foufe que quand vous avez accouché. Vous apprendrez juste après que la plaie est ouverte, qu'il y a un drain qu'il faudra changer tous les jours, inséré dans la plaie, sans anesthésie. Youpi. Vous ne pouvez pas vous asseoir.

Vous vous êtes juste faite opérer d'une grosse infection de la glande de Bartholin.

C'est quand même con, d'avoir tous les inconvénients d'un accouchement sans les avantages (le bébé).

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Commentaires
L
Merci maman Flo du coup j ai pris rendez vous chez le gyne qui m'a proposer de me faire enlever cette glande qui me fais tans mal . J ai énormément peur de fais que du coup sa va aller vite lundi rdv chez l anesthésie et vendredi prochain opération .... J ai encore comme meme des doute trop peur de me faire opérer ... Jme dis si j enlevé j'aurai plus rien ces juste le temps de l opération ét apres les soins . Je peux encore réfléchir cette semaine avant d aller lundi chez l anesthésie . Mervi encore maman Flo
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L
Bonjour voila donc moi pareil petit gonflement qui en l espace de 2.3 jours çes transformer en une boule de golf avec une inflammation et sa me toquer tellement que j étais obliger de me serrer les jambes pour avoir moin mal mais plus moyen de me lever plus moyen de dormir n'y jour n'y nuit pouvais même plus m occuper de ma fille ( mère célibataire ) elle me voyer souffrire Ét je voulais pas donc je lui disai d allait jouer apres coup de plus pouvoir rien faire du tout sauf souffrire je décide de biper mon docteur avec son numéro priver ( tampis pour le dérangement) en plus wkend Ét lundi férier , super . Lui penser pas que c étais à ce point donc du coup me dis vien demain matin 10h mais çe qu il ne savais pas çes que j allai à nouveau pas dormit de la nuit donc 10h c étais interminable . Le lendemain personne pour m enmener pris mon courage à deux main puis parti en voiturée chez le doc arriver deja il me vois souffrire il me dis autant Ét bin Ét quand il découvre l horreur il le dis ah oui je comprend maintenant . Je me couche et ka en une fraction de seconde me perce l apcé qui sort un liquide verdâtre et une odeur purulente ma fais super mal mais jle disai comparer à 4 jours de souffrance vaut mieux Ét une fois fini 3min je me lève et comme part magie je n avais plus rien plus de douleur je pouvais sauter marcher tout j étais au ange Ét remercie le doc de m avoir libéré de la souffrance . Mais le problème c est que 3 semaine après ( donc aujourd'hui ) petite douleur sur le coter léger gonflement à nouveau ... Ét je flip à nouveau car je ne sais pas quoi faire . Attendre ou apeler donc ou gynécologue .... Pfff toujours quelque choses nous les femmes hein . Bon jverai bien dans la journee çe que sa donne . Sur ceux bon courage à touses . Laetitia
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V
C'est dingue comme je me retrouve dans ce recit...<br /> <br /> Opérée pour la meme chose, mais avec quelques déboires en plus (oubli du petit cachet qui detend avant le bloc, prescription du produit auquel je suis allergique)<br /> <br /> Le personnel médical se rend pas vraiment compte qu'on est jamais préparé pour tous ca, qu'on ne travaille pas dans un hopital et qu'on aurait besoin d'un peu plus d'explications et d'attention...
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M
Oh ma belle... Cette loose... J'espère que tu vas vite guérir... gros bisous
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M
Je peux dire que je sais la douleur d"une bartholinite...<br /> <br /> <br /> <br /> Il y a 4 ans, je ressens une douleur de plus en plus vive, "là". J'avais passé un WE assez heuuuu...hot, dirons-nous, avec un monsieur fort sympathique (*sifflote*).<br /> <br /> Au bout de 4h, je n'arrive même plus à m'asseoir, le gonflement est terrible, mais c'est dimanche soir, je suis seule chez moi, en pleine cambrousse, et je prends des anti-douleurs en espérant que demain ça ira mieux (la folle!).<br /> <br /> Le lundi matin, la douleur a décuplé, je me douche, c'est à peine si je peux me laver l'entre-jambes tellement c'est gonflé et la douleur est ingérable, mais je suis toujours seule, je prends mon courage à 2 mains, je conduis comme je peux avec un coussin sous les fesses et je file à l'hosto le plus proche, pas vraiment réputé mais pas le choix.<br /> <br /> <br /> <br /> On me reçoit aux urgences, il faut imaginer le regard incrédule de l'infirmier qui pense qu'il a affaire à une femme violée?une dingue?une mytho? Je ne saurai jamais, mais il préfère m'annoncer que le gynéco de garde est en consultation dans les étages, en attendant qu'il arrive (dans 4 heures minimum...) il veut me mettre en salle dans un lit avec du paracétamol... Là, je pète un plomb, et je refuse, indiquant que je vais filer à l'hosto plus loin (2h de voiture) mais que je ne reste pas avec des branques qui me pensent douillette et tarée.<br /> <br /> Mon ramdam fait sortir des boxes des urgences un médecin qui sort d'une nuit de garde (à sa barbe et ses cernes, c'est plus que visible). Il m'écoute, me fait asseoir sur une chaise roulante et me propose de m'ausculter avant de décider de mon sort....<br /> <br /> Son verdict : un gros kyste, rien de grave, il me gave d'anti-douleurs et m'injecte un truc anti-inflammatoire super puissant avec l'ordre d'aller me recoucher (chez moi...). Selon lui ça va se dégonfler, faut juste éviter les câlins (il plaisante, là, non? Non...).<br /> <br /> <br /> <br /> Sonnée au bout de 5 minutes (c'était de la bonne), je rentre, un peu penaude, ce n'était que ça? et ça va partir tout seul?...<br /> <br /> Sauf....sauf que le soir je ne peux même plus marcher. Ma voisine rentrée du boulot me voit en larmes tandis que je tente de faire rentrer mon chat et m'emmène illico presto au même hosto, et enfin! je suis prise en charge de suite par le gynéco qui allait rentrer chez lui.<br /> <br /> Et là, devine????? Il va me débrider le kyste à vif...........Parce que selon lui l'injection locale d'un anesthésique serait aussi douloureuse que l'acte en lui-même (ah?il a des glandes de Bartholin, le gynéco????).<br /> <br /> J'ai gueulé, pendant qu'il coupait, pressait, et m'enfilait une mèche de drain. Et j'ai chialé, de mal et de colère.<br /> <br /> Suis rentrée chez moi....avec anti-douleurs, anti-inflammatoires, anti-fongicides pour contrer l'effet indésirable des antibiotiques injectés en même temps.<br /> <br /> 3 jours de repos chez moi, avec une douleur lancinante chaque fois que le drain se coinçait dans le protège-slip (oui, c'est glamouuuuuuur). Et une semaine plus tard il me l'enlevait à vif évidemment en me disant "bon si ça revient on envisagera une ablation de la glande, mais là on vous anesthésiera totalement". Naaaaan? Sérieux???? Vous ne le ferez pas à vif? Quel gâchis Docteur......<br /> <br /> <br /> <br /> Voilà, voilàààà.... Je connaissais la présence de ces glandes, leur utilité, et il y a 4 ans j'ai découvert ce que se faire inciser un chouyat le vagin faisait comme effet. Bande de cons.<br /> <br /> <br /> <br /> Quand j'ai accouché j'ai croisé les doigts que ça ne revienne pas, d'ailleurs j'y pense parfois, et c'est ma hantise :(<br /> <br /> <br /> <br /> Suis contente que malgré le côté "on ne se soucie pas de ton nom, ton stress", tu aies pu être opérée, endormie, car il parait après en avoir parlé autour de moi (bon pas avec tout le monde, quand même) à demi-mots, je n'aurais pas été la seule à subir cette saloperie à vif....Ou quand on plonge dans le Moyen Age en 1 seconde.<br /> <br /> <br /> <br /> Bon rétablissement à toi, je t'embrasse.
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