A mon Tigre
Hier, je pleurais toutes les larmes de mon corps.
Hier, je croyais que tu m'avais trahi.
Je croyais que tu ne voulais pas de cet enfant que je désire tant.
Je croyais que tu n'avais pas osé me le dire mais que ton silence pendant ces huit mois d'attente, signifiait l'absence de courage de dire NON.
Je croyais que tu ne partageais pas avec moi ce rêve que j'imaginais commun.
Je croyais qu'on s'éloignerait irrémédiablement et qu'on aurait du mal à avancer sereinement ensemble.
Je croyais, aussi, que tu me faisais payer mon erreur du mois dernier.
Hier, j'étais doublement anéantie, par la vie qui meurt en moi et par cet aveu qu'on ne partage plus les mêmes rêves.
Hier, j'étais si mal.
Je doutais de tout. De toi, de nous, de ta capacité à me protéger et à me soutenir.
Hier, je me sentais si seule. Si vulnérable. Trahie par ton silence, trahie par ton acceptation d'une situation par lâcheté.
Aujourd'hui, je pleure mon espoir envolé mais je vais mieux, car je sais que tu es là.
Tu m'as dit que cet enfant, tu le voulais toujours.
Tu m'as dit que tes paroles avaient été trop spontanées, un jour de fatigue physique et nerveuse après un WE d'insomnies. Tu m'as dit de ne pas tenir compte de cette conversation qui n'avait pas eu lieu au bon moment. Tu m'as dit que tu avais été maladroit et tu t'en es excusé.
Tu m'as dit aussi, qu'il n'y avait pas d'ultimatum. Que tu n'as pas des années devant toi, mais que tu NOUS laissais un peu de temps quand même. Que cet enfant, s'il arrivait, il te rendrait très heureux. Que tu étais triste, toi aussi, à l'annonce de cette déception. Que tu commençais à y croire, toi aussi, et que ça te faisait plaisir.
Tu m'as dit que je n'étais pas seule.
Tu m'as montré que tu étais là.
Tu m'as rassurée.
Tu m'as apaisée.
Tu m'as comprise.
Tu as partagé avec moi cette souffrance.
Aujourd'hui je pleure, mais je sais que je pourrai à nouveau avancer, parce qu'on avance ensemble.
Tant que j'aurai ça, je pourrai tout supporter, avec toi.
Je t'aime, mon Tigre.