Entre caprice et mal-être
Comment faire la différence, certains jours (certaines nuits surtout), entre caprice et mal-être du Deux Ans qui n'a pas encore assez de vocabulaire pour s'exprimer correctement ?
Ce WE, multiples réveils nocturnes, refus de s'endormir, hurlements, endormissements dans les bras, bib à 3h du mat', engueulades parentales, bref la totale, un Potam en proie à une bonne poussée dentaire, qui souffre, mais qui en profite aussi parce que passer la nuit dans les bras de papa et maman, c'est hyper sympa quand même !
Pas chez nous, du coup impossible de le laisser pleurer sous peine de réveiller toute la famille (au final on a réveillé toute la famille quand même, bref, ce fut un épineux sujet de discorde nocturne entre LeTigre et moi. On est mauvais, quand on est privé de sommeil...). Donc un Potam qui en profite à fond !
Comment démêler le caprice de la douleur ???
Ces réveils nombreux en hurlant, sans nul doute, révélaient son mal-être... Douleur ou angoisse, on ne saura jamais... douleur sans doute, à le voir se tordre, s'endormir à moitié et pleurer à nouveau en n'étant bien dans aucune position... Mais lorsque nos paroles douces en chuchotant ne suffisaient pas à le faire replonger dans le sommeil, on le prenait dans nos bras. Où il se rendormait ou pas selon les fois. Et puis impossible de le reposer dans son lit, il ne voulait pas aller dans le nôtre, il voulait marcher, puis jouer, puis un bib, et là ça devenait du n'importe quoi.
De la douleur, puis du caprice. Enfin, plus exactement, du test. Je n'aime pas dire caprice car il ne le faisait pas exprès pour nous embêter, juste pour voir jusqu'où on irait...
Et son père, chez ses parents, est allé très loin... Moi je le remettait fermement dans son lit en lui disant "c'est la nuit, tu dors !" et son père de m'engueuler comme si j'étais la pire mère indigne, le prendre dans les bras, l'emmener en bas, lui faire un bib, le rendormir dans les bras et le poser, hurlant, dans son lit. Et c'était reparti.
Deux nuits, au moins 15 réveils.
On est épuisés.
Et moi je sors de ce WE avec une certitude : les nuits pourries, c'est fini ! Ok pour les dents, j'accepte qu'il y ait des réveils fréquents lorsqu'il souffre, je ne suis pas non plus prête à le laisser hurler tout seul de douleur. Mais ma certitude, c'est ma volonté farouche, et tant pis si ça me prend de l'énergie et que les premières nuits sont très compliquées : je serai présente mais ne me ferai pas avoir.
Je le rassurerai et ne le laisserai pas seul, mais ne le relèverai pas et ne le rendormirai pas dans mes bras. Pas UNE SEULE FOIS !
Je suis têtue. Je vais l'être plus que lui. Ces endormissements impossibles, c'est fini. C'est MOI qui vais gagner.
Ce soir j'ai maîtrisé, je suis contente. Il a hurlé comme d'hab, je suis partie. Ai attendu deux minutes. Hurlements à la mort. J'ai ouvert la porte, il était debout. Il voulait encore un câlin. J'ai négocié : "un câlin si tu t'allonges. Sinon, pas de câlin". J'ai dû me répéter mais il s'est allongé. Je suis ensuite allée lui faire de petites caresses sur le visage avec des mots doux, mais ne l'ai pas pris dans mes bras. Ca, c'est fini. Puis j'ai quitté la pièce, il a encore hurlé. J'ai laissé hurler 3 minutes, puis ai rouvert la porte et lui ai parlé doucement mais fermement, en restant à la porte. Le câlin c'est fini pour ce soir, on en fera demain. Non, plus de câlin, tu dors. Ai refermé la porte. Ai entendu pendant 5 bonnes minutes "non pas dodo !", "gâté....!", le tout en pleurant. Puis il s'est calmé, a encore pleuniché 5 minutes de plus en plus doucement et s'est endormi.
Je vais essayer de me tenir à ces trois phases (partir et laisser pleurer / revenir et faire un petit câlin en le laissant dans son lit / parler à la porte) à chaque réveil, en écourtant ensuite petit à petit mes intervention et en augmentant petit à petit le temps de laisser pleurer.
Je suis sure que ça va marcher. Parce qu'il ne peut pas en être autrement. Parce que ce n'est plus possible.
Je vais gérer seule. J'ai dit mon plan au Tigre, il est d'accord, mais je le connais, il ne tiendra pas, il le reprendra dans ses bras et y retournera dix fois. Et chaque soir ce sera pire que la veille. Alors c'est MOI qui vais coucher Potam et c'est MOI qui me lèverai la nuit. Parce qu'il verra que dans quelques nuits on ne se lèvera plus.
C'est un enfant qui a toujours bien dormi malgré des endormissements toujours compliqués, c'est une phase, il faut qu'on lui réapprenne à s'endormir et se rendormir sereinement. Qu'on soit là pour l'aider et lui apprendre, mais sans se laisser avoir par son chantage affectif TRES efficace...
C'est vraiment difficile de trouver ce juste milieu. J'ai l'impression que parfois je ne suis pas assez là pour l'aider, je le laisse beaucoup pleurer car je n'ai pas l'énergie et je ne sais pas trop comment faire, et d'autres jours je me laisse trop avoir... Et surtout, je suis trop influençable... Dès que je suis motivée pour me tenir à une ligne de conduite, LeTigre me flingue tout en me disant "mais on peut pas le laisser pleurer comme ça quand même ! J'y retourne !" et moi j'enrage, car ses cris, ce sont juste des cris de colère "veux pas dodo !" et le "veux pas dodo", moi, ça va bien...
Bon, bref, de toutes façons j'ai commandé le bouquin "le sommeil, le rêve et l'enfant" et je sens que je vais y apprendre plein de choses, je l'ai trouvé dans ma boîte aux lettres ce soir en rentrant de WE. Et j'ai parcouru quelques phrases au hasard, dont une qui m'a bien remonté le moral, en substance il y est dit que les difficultés d'endormissements et les réveils incessants sont les troubles du sommeil qui se règlent le plus vite et le plus facilement....
Cool !
Bon je vous laisse, j'ai de la lecture...