Ambivalence
Depuis hier soir, je n'ai plus de stérilet.
Alors je déclare officiellement ouverte la campagne "essais bébé 2 - 2013".
Et je me sens....
... absolument comme tous les autres jours.
Théoriquement, je pourrais être enceinte dès ce cycle-là puisque je n'ai pas encore ovulé.
Et pourtant, mon cerveau bug.
Il n'a pas actionné la case "essais bébé". Je ne suis pas dans l'excitation, le sourire aux lèvres à m'imaginer avec un gros ventre, je n'arrive pas à visualiser, ni à imaginer, ni même à anticiper. Je n'ai pas encore réfléchi si on ferait de la troisième chambre une chambre pour le deuz ou si on les mettrait dans la même. Je n'ai pas encore imaginé mon Potam en grand frère. Lorsque je pense à mes autres projets (déménagement éventuel, mutation éventuelle, vacances prochaines), je ne tiens absolument pas compte d'une possible grossesse.
Et c'est mieux, je pense.
Je ne fais pas du tout exprès de ne pas y penser, mais ça m'arrange. Ca rendra les fins de cycles moins difficiles.
En fait je suis surtout soulagée.
La contraception était une fin de non recevoir, maintenant le champ est libre, mais il n'y a pas d'urgence. On a prévu large, pour l'instant Potam est petit, si ça marche tout de suite il y aura 25 mois d'écart et ce n'est pas beaucoup. On laisse faire la nature. On va essayer, en tout cas. Car si je suis dans cet état d'esprit maintenant, peut-être que ça ne durera pas. Peut-être qu'après trois ou quatre cycles, je vais commencer à angoisser. Ou pas. Je suis prête à aller voir mon gynéco pour lui demander une stimulation dans quelques mois...
Bien sûr, ce serait tellement magique que Petit Deuz s'installe sans qu'on y pense. Mais ce n'est pas indispensable.
Aujourd'hui, ma vie est remplie de bonheur, de câlins, d'odeurs de bébé et d'éclats de rire. Alors l'absence du deuz n'aura pas le goût amer qu'a eue l'absence du premier. Il n'y aura plus jamais cette trouille qui te vrille le cerveau et le ventre "et si je ne devais jamais être maman...".
Je veux vivre ces essais bébé sans les subir. Ne pas vivre le cerveau uniquement tourné vers ce qui se passe dans mon uterus. Ne pas compter. Ne pas calculer. Ne pas parler en DPO et noter seulement le premier jour de mes règles pour prévoir à peu près quand attendre les prochaines, comme je le faisais avec le stérilet. Ne pas savoir quand j'ovule. Avoir des rapports réguliers quand même parce que sinon ça ne sert à rien, mais sans se prendre la tête si un jour ça nous saoule.
Aujourd'hui le test positif me paraît loin.
C'est une vague éventualité comme d'habiter au bord de la mer. Un truc qui arrivera peut-être mais sur lequel on ne doit pas compter dans l'immédiat.
Et ça me plaît comme ça.
Ma vie me plaît pour l'instant.
Chaque mois où ça ne marchera pas sera un mois de plus gagné pour Potam où je pourrai me consacrer à lui à 100%.
Chaque mois où ça ne marchera pas sera un mois de plus pour que LeTigre se fasse à l'idée.
On est trois, et si Dieu, ou Dame Nature ou tout ce en quoi on croit le veut, on sera quatre un jour.
Maintenant, il va falloir que j'en parle à ma soeur. Elle sait que j'essayais de convaincre LeTigre mais elle ne sait pas que c'est fait. Et elle va bientôt faire sa troisième IAD. J'aimerais qu'elle tombe enceinte avant moi. Vraiment. Pas de beaucoup, peut-être, mais j'aimerais qu'elle ait la primeur de l'annonce à la famille, et qu'elle ne me voie pas avoir un gros ventre pour la seconde fois alors que ça ne marche pas pour elle. Et puis j'adorerais que nos enfants soient à peu près du même âge...
Voilà mon état d'esprit, un peu ambivalent mais surtout très calme et serein. Les mutations prennent pour l'instant bien plus de place dans mon esprit que le futur deuz.
Pourvu que ça dure...