Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mon blog psycho
Mon blog psycho
Archives
23 janvier 2013

Allergies et vie sociale

Ce soir je suis mal.

J'ai mal au ventre. Enfin là tout de suite, ça commence à passer mais je me suis tordue de douleur face aux crampes intestinales et ballonnements tout l'après-midi.

En cause : un resto entre collègues ce midi.

Et j'en ai ma claque.

 

Avoir des allergies alimentaires, ça coupe toute vie sociale.

Tu peux plus aller au restaurant car à chaque plat, tu hésites. Tu demandes. Tu harcèles les serveurs qui font des allers-retours en cuisine pour demander. Tu dois expliquer aux autres pourquoi tu ne peux rien manger, et parfois tu te heurtes à leur incompréhension. Heureusement la plupart du temps, c'est plutôt de la compassion, mais dans tous les cas, tu monopolises la conversation pendant un petit bout de temps, même si c'est la deux cent cinquantième fois que tu expliques et même si peut-être, ça te gave de raconter encore et encore que oui, il y a des protéines de lait AUSSI dans le chocolat noir. Et pour la deux cent cinquantième fois aussi, tu t'obliges à sourire quand on te dit "eh et si je te fais manger du lait là, tu fais un oedème ???". Ben non, je fais pas d'oedème, j'ai pas des boutons roses fluos avec des poils d'éléphant qui me poussent partout, ni des plaques rouges. Et pourtant oui, je suis bien allergique même si mes symptômes ne sont pas spectaculaires.

Tu ne peux plus aller dîner chez des gens sans faire une énorme liste de ce que tu ne peux pas manger, redire, réexpliquer, préciser que même dans la margarine il y a des produits laitiers (sauf deux dont tu connais le nom, la marque, le prix et l'endroit où on les trouve).

Alors, tu ne vas plus dîner chez les gens, sauf les amis proches ou la famille qui te mettent à l'aise et avec qui tu peux te permettre de faire ta difficile.

A midi, tu emmènes ton repas fait maison et tu ne vas plus à la cantine.

On te propose souvent de venir manger, tu hésites. Tu sais qu'à la cantine, tu pourrais trouver des trucs à manger. Peut-être. Mais tu te dis que tu ne maîtrises pas du tout ce que tu manges et à part la salade verte, le pain et les fruits, tu ne sais pas trop quoi manger pour être sûre. Les frites (en espérant qu'elles ne sont pas faites à la margarine, et que ce sont de vraies pommes de terre et pas de la purée dans laquelle on a mis des protéines de lait), les crudités sans sauce... et puis du pain. Alors, t'as pas trop envie d'aller à la cantine.

A la maison aussi, c'est chiant, parce que tu ne peux pas manger la même chose que ton fils. Tu ne peux pas goûter ses purées, tu ne peux pas lécher tes doigts lorsqu'il te badigeonnes de yaourt, tu lui dis non lorsque, tout content, il veut te donner de sa purée ou de son yaourt ou te faire croquer dans son biscuit au chocolat. Heureusement ton homme compatissant se met à manger comme toi pour t'éviter de préparer deux repas (sauf qu'évidemment il mange devant toi de bons fromages, des crèmes dessert et des plaquettes de chocolat). Il accepte de manger tes soupes dans lesquelles tu ne mets plus de bouillon-cube ni fromage ni crème, et il dit même qu'elles sont bonnes ! (quel hypocrite !).

Et quand tu t'es privé de tout ce que tu aimes depuis deux mois, quand tous les jours tu regardes les étiquettes de tout ce que tu manges, quand tu emmerdes les vendeuses du rayon charcuterie dans ton supermarché pour qu'elles te donnent les ingrédients de tous les jambons parce que la plupart du temps ils mettent des protéines de lait dedans... quand un jour, tu acceptes quand même LE resto de l'année avec tes collègues pour fêter la nouvelle année, que tu les emmerdes pour choisir le resto parce que non, la crêperie, c'est pas une bonne idée, quand tu ne peux pas manger la moitié de ce qu'il y a sur le buffet et que tu prends une salade de fruits en dessert en voyant les autres se régaler avec le super dessert du jour, et qu'en rentrant du resto t'as mal au bide tout l'après-midi...

... t'as envie de tout arrêter et de te gaver de chocolat en pleurant sous ta couette (pour compenser, tu t'es gavée de tartines de beurre de cacahuètes puisque tu ne peux plus te venger sur la célèbre pâte à tartiner).

... (et tu vas aller pleurer sous ta couette) (ou dormir) (peut-être)

Publicité
Commentaires
M
Je suis vraiment horrifiée quand je lis à quel point un acte aussi banal et mécanique (manger) peut provoquer des réactions aussi douloureuses ! Punaise...lire toutes les étiquettes, vérifier mille fois, poser mille fois la questions à la cantine, chez les amis, au resto :-/<br /> <br /> Et je suppose que tu passes parfois pour une emmerdeuse ou une bobo qui suit la mode de la macrobiotique?<br /> <br /> N'ai aucun conseil à te donner, je n'ai aucune connaissance en la matière. Juste te dire que j'espère que la médecine pourra trouver de quoi te soulager durablement et qui sait, un jour, pourra proposer un traitement réel qui permettrait de manger sans allergie (on peut rêver, parfois..).<br /> <br /> <br /> <br /> Bises !
Répondre
L
Courage, c'est vraiment très difficile socialement pour toi en effet... J'espère que tes efforts vont vraiment améliorer les choses ! Et pour l'histoire du Potam qui veut te faire goûter, moi c'est l'inverse avec Louise qui est allergique comme toi, elle voudrait goûter ce que je mange, et je lui dit très souvent non, c'est chiant... (d'ailleurs si tu as des marques de gâteaux, je suis preneuse, merci !)<br /> <br /> Bisous
Répondre
A
Aucun toubib ne t'a parlé du Nalcron en ampoules? C'est un protecteur anti-histaminique de la muqueuse intestinale que l'on doit prendre 15 ou 30 minutes (me rappelle plus) avant un repas. Mon fils en a pris pendant 4 ans, de ses 18 mois à 5 ans, il était polyallergique, sa vie été infernale à cette époque (la nôtre aussi du coup). Renseigne-toi auprès de ton allergologue.
Répondre
L
Oh mince Flo... si au moins tu avais une idée de ce qui a posé souci, tu deviendrais incollable d'ici quelques temps, mais j'imagine que non, que ça peut être n'importe quoi, dans n'importe quel aliment, même le plus anodin. Et qu'effectivement, tu dois bien être tentée de baisser les bras, en te disant "à quoi bon". Mais si je me souviens bien, tu disais quand même que ça arrivait beaucoup moins souvent non ? Qu'avant, tu avais ces douleurs tous les jours, que tu vivais avec. Alors il y a quand même une amélioration non ? Même si c'est au prix d'importantes concessions, j'entends bien... et que le moindre écart ne pardonne pas, on dirait. Je t'embrasse fort...
Répondre
Mon blog psycho
Publicité
Newsletter
Publicité