La valse des WE
Comme toujours en cette période de rentrée (qui n'est une rentrée pour personne chez nous mais bon, puisque c'est la rentrée pour la France entière, on s'adapte), les WE sont chargés.
Des anniversaires de filleuls, la famille à voir, les amis à voir.
Et je DETESTE être prise TOUS les WE. Ca m'angoisse.
Je regarde mon calendrier et je ne sais pas quand aura lieu mon prochain WE avec RIEN de prévu. C'est horrible.
Comment on fait ???
Ou alors, comment ils font, les gens ???
Y a des gens, ils sont chez eux, le WE. Ils font des trucs. Ils se baladent, ils font le ménage, la cuisine, de la couture, des grasse-mat pour les plus chanceux, des siestes, quand ils fait beau des petits travaux dans la maison. Bref, la vie, quoi.
Nous, non.
Et ça me DEPRIME. Mais vraiment ! Je me dis qu'on passe à côté de notre vie quotidienne à nous, pour aller chez les gens.
Et c'est souvent vers ces mois-là que c'est le plus blindé car nos familles sont parties en vacances en été, nous ont pas trop vues, veulent qu'on viennent, nos amis idem, alors en septembre, on reçoit des sms et des mails des amis qui nous disent "ça fait longtemps, on se fait un truc ?".
C'est sympa, bien sûr.
J'aime bien voir mes amis, ils me manquent quand je les vois pas pendant longtemps.
Mais le truc, c'est qu'en région parisienne, on se dit qu'on habite à côté, alors qu'il faut souvent plus d'une heure de transport pour se voir. Et on l'oublie. On fait comme si on était à côté et on planifie un repas, un dîner, un goûter, un café. Petit moment sympa qui en réalité nous prend la journée.
Et là où c'est pas de bol, c'est que TOUS nos amis habitent loin, ou pour les plus proches à l'autre bout de la région parisienne. On a donc une vie sociale à distance, avec quand on se voit, une journée entière voire même un WE entier réservé à des amis.
Je rêve d'une vie sociale simple. Où ses amis habitent à côté. Où on s'appelle et on boit un coup ensemble, ça prend 2h.
Ca fait un moment que notre vie est comme ça et là, ça me pèse.
Mais comment faire ? En vrai, y a pas de solution. On est bien obligés de continuer à aller voir nos familles, surtout avec le petit et nos mamans et soeurs qui nous disent être en manque, il change tellement vite... On est bien obligés de continuer à voir nos amis... à répondre aux sollicitations. Là, j'ai 4 mails en attente auxquels je n'ai pas répondu qui me disent "Tatafloute, on se voit quand ? Donne nous une date". Et mon agenda se remplit malgré moi.
J'ai envie et besoin d'un repli sur nous, là.
De dire STOP.
Veux plus voir PERSONNE.
Ca fait ours, hein ? Ca fait asociale. Ca vexe les gens. Après on croit que je fais la gueule.
Mais la vérité, c'est que les amis, ça ne doit pas être une contrainte, mais un plaisir. Et que là, ça devient une contrainte de plus dans un emploi du temps chargé.
Qu'on est dans une période d'adaptation, une période nouvelle, on a un rythme à prendre, qu'on a besoin de s'adapter tous les trois, ensemble, et que c'est dur de le faire quand on n'est pas chez nous le WE.
Je fatigue, là.
Je me suis déjà coupée de quelques-unes de mes amies, car avec le temps, on se voyait de moins en moins. C'est dommage, mais c'est inévitable. Comment trouver le temps dans nos vies accélérées pour nourrir des amitiés multiples, prendre du temps pour chacun, être à l'écoute, disponible, prendre des nouvelles, alors que notre propre vie quotidienne ne nous laisse plus le temps de lire une ligne ou de faire une jolie gigoteuse pour mon Potam ?
Je déteste l'organisation de nos sociétés. Je voudrais retrouver un modèle de vie simple, où toute la famille est réunie dans le même village ou la même ville, où on arrêterait de perdre du temps sur la route ou dans les trains.
Les nouvelles technologies pour communiquer, les transports rapides, ça nous donne l'illusion qu'on peut tous se voir si facilement, avec deux cents amis mais au final, c'est au détriment de notre équilibre et de notre vie de famille. Et ça, c'est juste pas possible.