partir ou rester
Quitter mon poste...
... ou rester...
Je n'arrive pas à me décider.
Ce n'est pas mon style, d'ordinaire, d'hésiter comme ça.
D'habitude, je tranche. Vite. Sans regret, sans états d'âme, je sais ce que je veux et je le fais.
Mais là, je ne sais pas.
Il faut que je me décide. Je peux attendre encore un peu, encore quelques jours, une semaine, mais il va falloir que je tranche.
Rester, c'est avoir un poste plus varié, avec plus d'adrénaline. Un collègue dans le même bureau, qui m'énerve parfois, qui me fait rire d'autres fois, avec qui je papote, souvent. Beaucoup de collègues que je dois encadrer, avec qui je m'entends globalement bien. Une ambiance générale sympa, parfois festive, où on m'apprécie, où on m'invite à manger lorsque j'arrive un peu plus tôt et que ce n'est pas prévu, alors qu'un collègue a préparé une spécialité antillaise.
Rester, c'est aussi du stress. De l'inconnu. Tous les jours. Toutes les heures. Ne jamais savoir à l'avance à quelle sauce je vais être mangée. Un petit coup de stress à chaque fois que le téléphone sonne (toutes les 5 minutes certains jours). Des fonctions d'encadrement qui me pèsent. Gérer des gens, c'est pénible. C'est lourd. J'aime bien décider, organiser, motiver, mais en ce moment je n'ai pas l'énergie, et puis je ne suis pas chef, juste adjointe alors je ne peux pas faire ce que je veux. C'est ne jamais pouvoir finir ce que je suis en train de faire. C'est être dérangée toute la journée pour des peccadilles. C'est ne pas pouvoir aller aux toilettes sans revenir avec un dossier en plus, un nouveau problème, une nouvelle tâche à faire, une autre personne à rappeler en urgence. C'est n'avoir à gérer que des problèmes. Et, accessoirement, quand j'ai le temps, traiter mes dossiers.
Partir, c'est perdre l'ambiance, perdre mes collègues qui sont presque devenus une deuxième famille. C'est être toute seule dans un bureau, voire avec une autre personne si l'actuelle est remplacée (pas sûr). C'est récupérer un boulot assez varié mais sans adrénaline. Toujours le même.
C'est ne plus être dérangée pour des merdouilles.
C'est pouvoir travailler tranquillement et pouvoir enfin faire les choses correctement.
C'est ne plus avoir de gens à gérer, seulement des dossiers.
C'est avoir 4 collègues au lieu de 30.
C'est manger parfois toute seule.
C'est travailler au bout d'un couloir calme, sans bruit, sans cette ruche bourdonnante qu'est le travail sur le terrain.
C'est ne plus entendre ces éclats de rire, ces conversations animées, ces débats passionnés sur un match qui a eu lieu la veille.
C'est pouvoir enfin travailler dans le calme.
C'est, peut-être, s'ennuyer et se sentir un peu seule.
C'est, sûrement, être plus sereine et moins énervée. C'est ne plus avoir envie de pleurer lorsqu'on m'amène une nouvelle merdouille qui vient s'entasser sur les 20 précédentes.
Et je ne sais pas.
Qu'est-ce qui compte le plus pour moi ?
Est-ce que je ne vais pas regretter ?
Mais si je loupe le coche maintenant, est-ce qu'une autre occasion se représentera ?
Et si (on peut rêver un peu...) je devais prendre un nouveau congé maternité dans les 12 mois qui viennent, est-ce que j'oserais à nouveau imposer ça à mon collègue qui vient d'en chier pendant 6 mois à tout gérer tout seul ???
En résumé, une parenthèse dans mon boulot. Un boulot un peu moins intéressant mais plus cool, plus calme, qui me permettrait d'être plus disponible pour ma famille et d'avoir moins de scrupules à m'investir un peu moins.
Pourquoi pas....
Mais j'ai peur de regretter...
C'est pas gagné, hein ?...........