Papa vs Maman

Quand on devient parents, on se découvre de nombreux désaccords.

Ah, l'éducation, on en a parlé, avant, et plutôt deux fois qu'une ! Toujours d'accord ! trop facile !

On fera comme ça, on les laissera pas faire ceci, on leur apprendra cela. On fera pas comme untel, mais plutôt comme unetelle, t'es d'accord hein ? Bah ouais c'est clair, on est trop d'accord en fait c'est trop bien ! lol mdr

Et puis bébé arrive.

Le premier mois, tout va bien, on est d'accord sur tout. C'est l'instinct de survie. On se relaie pour manger, pour se laver, pour aller aux toilettes, pour dormir (ah non ça c'est toujours la mère qui se lève. Le père, lui, il dort. Bah oui tiens, il a pas les seins lui ! bonne excuse... et puis quand on passe au bib, on se dit qu'il va enfin se lever, ben non, évidemment, puisqu'on le fait bien plus vite et bien mieux et puis le bébé, il veut sa maman, c'est bien connu ! grrr).
Bref. Au début disais-je, c'est la survie. On se pose mille questions, ensemble. Tu crois qu'il a faim, là ? Mais il a mangé il y a une demi-heure. La couche ? Je l'ai changée. Il est pas malade au moins ? Vieeeeeeeeeeeeens, on va lui prendre sa tempé.
On fait tout à deux, on en chie à deux, et on se soutient. On trouve que le papa est formidable, il assure, lui il trouve qu'on est formidable, qu'on assure.

Et puis, petit à petit, on s'habitue. On prend nos marques. Le petit grandit, et puis on se pose moins de questions, on agit. On prend un peu de recul, on dort mieux, on organise le quotidien autour de bébé.

Et on s'observe.

Au début, on se dit "tiens j'aurais pas fait comme ça mais bon, c'est vrai, ça a l'air de marcher".

Ou alors "tiens il est marrant comme papa, c'est trop mignon, il fait tout le temps rire son fiston !".

Et puis après, on se mord les lèvres pour ne rien dire, parce que FORCEMENT, il fait moins bien que nous.

Nan mais il laisse les chaussettes là ????? il va mettre ses pieds dans le caca c'est pas vraiiiiiii !
Mais pourquoooooooooooiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii il le met tout le temps dans cette position, il a pas remarqué qu'il aimait plus ???
Nan j'hallucine là il est en train de l'exciter alors qu'il va aller dormiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir ?????????????

Mais on dit rien. On est stoïque. On sent bien que sinon, l'autre le prendrait mal. Ou alors, on dit les choses l'air de rien, comme ça, au détour d'une conversation "tiens au fait, t'as remarqué, quand on le change il a la manie de mettre ses chaussettes dans sa couche sale...".

Et puis petit à petit, ça loupe pas, on a beau se dire "je le laisse gérer comme il veut", on y arrive pas, faut qu'on dise.

"Tu sais, tu devrais pas faire comme ça. Moi je fais comme ça, et ça marche mieux".
"Nan mais laisse, c'est bon, c'est gentil mais je vais plus vite"
"Mais il est ENCORE dans son transat ???"
"Quand même, t'aurais pu essayer au moins de le mettre dans son lit".

Et l'autre se braque, c'est normal.

Alors oui, pour les choses importantes, on est d'accord. Mais ces choses-là, c'est pas le quotidien. C'est des grandes idées, c'est des concepts sur l'éducation. C'est important, c'est clair, et c'est déjà un bon début d'être d'accord là-dessus.

Mais c'est sans compter le caractère de chacun, et les petits gestes qui font le quotidien.

Moi je lis plein de trucs, je me renseigne, je veux faire au mieux, je veux le stimuler, l'habituer, et je tiens bon. Par exemple, si j'ai décidé que c'était mieux pour bébé qu'il fasse ses siestes dans son lit, je vais insister jusqu'à ce que ça marche. Je vais y mettre les moyens, l'énergie, le temps, mais je vais y arriver (et d'ailleurs, ça y est, c'est acquis).
Le Tigre lui, il fait ce qui plaît au bébé. Il aime pas dormir dans son lit, ben c'est pas grave, il dort dans sa poussette. Il râle dans son parc au bout de deux minutes ? Il l'enlève et le prend sur ses genoux.

A côté de ça, il est super inventif pour faire rire son fils, super patient et quand il le garde, il s'en occupe vraiment tout le temps. Moi, je le pose, et je fais des trucs (mais je m'en occupe quand même quand il faut, hein...).

Et puis un jour, on comprend que si on est deux, c'est pour ça, aussi.
Que faire différemment ne veut pas dire mal faire.
Que chaque façon de faire apporte des bonnes choses au bébé, qui fait ainsi la différence entre son papa et sa maman. Que si on est deux à élever notre enfant, c'est pour que son quotidien soit plus riche.
Et chacun apprend de l'autre. On observe, on juge, on copie ce qu'on a aimé, et ça donne une éducation unique.

Il faut juste arriver, à ne pas tout critiquer...

... tout le temps...

Comments

[vylma]

Tu as complétement raison quand tu dis que chacun amène sa façon de faire et c'est ce qui fait la richesse pour notre petit bout. C'est clair et net.

Par contre, il y a une différence entre dire tout simplement les choses et "imposer" sa façon de faire (c'est clairement trop fort comme termes, mais je ne trouve pas mieux...). On peut tout simplement dire qu'on aurait comme cela plutôt que comme ceci. A partir du moment ou c'est dit sans agressivité, animosité et reproche, ça passe très bien. Et face à cela, le papa (en l'occurence) se dira "Ah oui, effectivement, c'est une bonne idée" ou au contraire "Oui, c'est une autre façon de faire, mais je préfère ma façon". Le principal dans l'histoire est de ne pas rester avec des frustrations liées à tout cela.

Bon, je te fais de grands discours, mais c'est clairement pas facile. Bizarrement, j'y arrive super bien (enfin, je pense) avec mon Chéri. Par contre, avec la nounou, c'est une autre histoire. Je ne me donne pas le droit de lui dire les choses car c'est sensé être une pro! Oui, mais dans le domaine des enfants, on peut dire qu'il y a des pros? Je ne suis plus vraiment sûres vu que chaque enfant est unique, a des besoins différents, ...



La solution a tout ça est la communication. Elle commence à sacrément me gonfler celle-là à être tout le temps présente ;-)



Bisous bisous ma Flo!

[cé]

je ne peux qu'imaginer ce que ça peut être... en tout cas, ton article m'a bien fait sourire :-)

[GreenWitch]

ta conclusion est très juste. il n'y a pas une façon de faire, mais autant de façons que de parents.

le plus important vous l'avez : c'est l'amour pour votre enfant.

[Anne]

J'aurais voulu écrire la même chose que je ne l'aurais pas aussi bien formulé !

[Laurette]

C'est très juste tout ça, et je crois qu'on s'y reconnaît un peu toutes ! Difficile de contenir les "fais plutôt comme-ci", "tu devrais faire comme ça" ... sans risquer au final de se retrouver seul à tout diriger ! Et oui, chacun sa façon de faire, sa façon d'être. Avec rigueur, avec fantaisie, peu importe au final. Et tant pis si le petit haut à carreaux ne va pas du tout avec le pantalon à rayures ! L'essentiel restant d'être à peu près d'accord sur les principes d'éducation comme tu le dis. Gros bisous !