Ca va, ça vient
Ca va un peu mieux. Un tout petit peu.
En fait c'est bizarre, la journée se passe bien, j'ai le sourire, tout va bien, et il suffit d'une petite chose, d'un petit rouage, et j'ai la boule dans la gorge. Le ventre noué. Envie de pleurer. Epuisée mais je suis un peu maso parce qu'il y a une petite partie de moi qui recherche un peu cet état dépressif. Comme si c'était une libération de plonger dans un état de lamentation et de ne plus avoir envie d'en sortir. Comme si je pouvais attendrir Dame Nature en souffrant beaucoup et qu'elle finisse par céder. C'est con hein ?
Bon, concrètement : ce matin avec LeTigre c'était encore un peu difficile. Il m'a rappelée hier soir pour "me consoler", mais il a été nul de chez nul et je lui ai presque raccroché au nez. Et puis, quand je suis partie ce matin, il m'a retenue, m'a fait une petite caresse, un beau baiser et m'a fait ses excuses. Ca m'a fait du bien. Vraiment. Ca m'a soulagée. Mais j'ai toujours quelque part ce petit doute, ce petit agacement, je ne sais pas, j'ai envie de m'éloigner un peu de lui en ce moment. Sûrement rien de grave, ça passera.
Au boulot, ça s'est beaucoup mieux passé. Le chef a peut-être compris parce qu'aujourd'hui, il a été adorable, genre "non mais donne, t'as déjà plein de trucs à faire"... cool non ? on a mangé juste tous les deux et on a bien bavardé, et pas que de boulot. C'était plutôt sympa.
Ce soir, j'ai allumé toutes mes bougies, j'ai ressorti les déco de noël, et on a fait notre sapin. Un beau moment de partage, LeTigre adore ça aussi, on se bat comme des gosses pour mettre la guirlande clignotante, on n'est pas d'accord sur les couleurs... mais après on saute sur place et on se prend dans les bras !!!
Mais "elle" est toujours là. La déprime. La tristesse.
Je me réveille chaque matin en ayant passé une nuit reposante, agréable, mais dès que j'ouvre les yeux, les difficultés m'assaillent. Elles ne me laissent pas de répit. En fait je crois que je ne vais pas du tout me laisser abattre, ni sombrer, mais j'ai vraiment peur de devoir vivre TRES longtemps avec cette tristesse au fond de moi. Comme un truc qui s'est cassé, un truc qui est mort en moi et qui ne me lâche pas. Ca ne m'empêche pas de vivre, non. Je crois même que je pourrais être vraiment heureuse, faire plein de choses, être pleine d'énergie, mais "elle" sera toujours là, en moi.
Même si j'ai un bébé, je crois... Ces deux ans et demi (pourtant par rapport à certains je sais que ce n'est pas très long) ont laissé des marques. M'ont fait avancer et mûrir, aussi, mais ont abîmé mon coeur... un peu...