En plein doute

Après une journée de boulot, le moral va un peu mieux. Encore ce matin, je n'aurais pas dit ça, tellement fatiguée, déprimée... et tous les collègues qui m'ont fait des remarques tellement la fatigue se lisait sur mon visage. J'ai même une collègue qui m'a dit :
" eh faut que t'arrêtes le chichon hein ! t'as les yeux tout rouges et tout gonflé dessous !"
"euh oui, c'est normal, j'ai passé le WE à pleurer eu un WE fatigant...".

Mais l'avantage du boulot, c'est ce quotidien qui reprend le dessus très vite, et qui permet de relativiser. De se dire que la vie n'est pas différente qu'il y a 4 jours, je n'avais pas plus de bébé dans le ventre mais je ne le savais pas encore !

J'y ai cru, à cette IAC. Et c'est vrai que peut-être, je n'aurais pas dû y croire autant. Mais d'un autre côté, l'espoir, c'est aussi ça qui me permet de continuer à avancer alors je ne me vois pas partir perdante à chaque fois. Et puis ça ne me ressemble pas. J'ai envie de faire les choses à fond, de vivre tout intensément, même les déceptions. Ca fait bien mal, bon sang sacrément mal même, de monter si haut et de descendre si bas en si peu de temps. C'est fatigant. Les nerfs sont à vifs et mis à rude épreuve.

Je suis passée par toutes les phases ces 4 derniers jours. Le désespoir intense d'abord, l'envie de mourir ou de ne plus jamais vouloir d'enfant. Puis, la tristesse sans fin, les larmes inépuisables, comme un deuil, comme un cauchemar, l'idée noire qui est là, tout près, qui martèle sa présence chaque seconde. Et puis, un peu de résignation, depuis hier. Ok, j'ai perdu. Ben tant pis. C'est la vie. J'ai joué, j'ai perdu. Et puis une phase qui ne m'était pas trop arrivée encore, je suis en plein dedans : le doute.
A quoi ça sert, tout ça ?
Pourquoi je m'inflige tout ça ?
Pourquoi tant d'angoisse pour un bébé ?
Est-ce si important ?
Est-ce nécessaire ?
On était si heureux tous les deux, avant ce projet. Pourquoi ne pas tirer un trait définitif sur cette envie, laisser faire la nature si elle veut et accepter la loi du hasard, cette loi si injuste et si incompréhensible qui fait qu'une telle aura un enfant, une autre n'en aura pas le droit. Accepter sans souffrance et attendre sans y penser.
Oui, mais si je me réveille dans 5 ans, on aura 36 et 46 ans et que c'est trop tard ? Si tout d'un coup on change d'avis, qu'on veut alors à tout prix ce bébé et que nos corps n'en sont plus capables ??? je le regretterai toute ma vie.

Voilà, aujourd'hui j'en suis là. Envie d'en finir avec cette dictature, cet état d'esprit que je ne maîtrise pas, cette envie insensée qui part de mes tripes, cet appel irraisonné, irrationnel qui me fait déplacer des montagnes certes, mais qui me ronge aussi. Et en même temps, la raison. Ne pas baisser les bras aujourd'hui pour ne pas regretter plus tard. Pour ne pas regarder les couples avec enfants avec amertume en sachant au fond de moi qu'on n'a pas tout tenté.

Alors ce que j'aimerais, mais je ne sais pas si j'en aurai la force, c'est arriver à continuer ce parcours en arrivant à relativiser. En arrivant à ne pas angoisser, penser à autre chose, voir passer les mois sans paniquer. Parce qu'en ce moment, oui, ça me fait paniquer. IAC 2 en novembre, IAC 3 en janvier. Dans le meilleur des cas. On est en septembre, et j'entrevois ce que je craignais le plus il y a 9 mois : ne toujours pas être enceinte en 2010. Lorsque le 1er janvier est arrivé, je n'ai eu que ça en tête : en 2010, je serai enceinte. Ca me laissait 12 mois. Une éternité. 12 longs mois pour enfin avoir ce que j'attendais tant. Mais il n'en reste plus que 3. Et mes chances s'envolent petit à petit. Si l'IAC n'a pas marché, comment imaginer que ça puisse marcher sans rien ? Donc, il ne me reste qu'une chance, une seule toute petite chance d'être enceinte en 2010.

Comments

[coccinelle]

j'ai le sentiment en te lisant (mais je peux me tromper) qu'en ce moment ce qui te fait le plus souffrir après l'absence d'enfant, c'est le parallèle que tu fais avec votre âge...comme si ce point te mettait une pression supplémentaire...en te lisant je ressens un besoin de te poser quand même un peu, de faire une pause afin d'éclaircir tout ça et de t'en détacher un peu pour revenir plus forte plus tard, peut être en 2011? pi ça change koi au final quelques mois de plus si c'est pour vivre la PMA et une grossesse mieux dans sa tête et mieux dans sa vie?...
plein de bisous je reviendrai te lire

[Madeline]

une chance d'être encinte en 2010 c'est pas rien. C'est une vraie chance, entière. Et si ça ne marche pas, on sera enceinte ensemble en 2011. Et c'est cool parce que les bébés 2011 seront un très bon cru. je t'embrasse bien fort.

[Layette de Valou]

Je crois qu'en ce début d'automne, on va toutes passer par ce rhume qui nous met à plat.
Bon rétablissement
Bisous
Valou

[Tatafloute]

coucou les filles
je ne réponds pas à chacune d'entre vous par manque de temps et de courage. J'ai un bon rhume, je suis crevée mais merci beaucoup à chacune et de gros bisous.

[C.]

Il faut du temps pour surmonter cet échec.
Mais tu vas y arriver, vous allez y arriver. Et vous allez trouver le courage et l'espoir qui vous feront tenter une autre insémination.
Et ça finira par marcher !
Bisous