J1
J'y croyais pas trop, et puis j'y ai cru un peu, et puis non. Toujours à l'écoute du moindre signe. Je ne peux pas lâcher prise avec ça.
Le ciel gris, encore. Gris dans le ciel, gris dans mon crâne.
Un dimanche soir triste, déprimant et je me sens nulle, encore une fois on recommence une nouvelle semaine sans avoir fait la moitié de ce qu'on a à faire : pas de ménage (heureusement Le Tigre avait passé l'aspi en fin de semaine), pas de repassage, toujours pas réservé les billets d'avion pour Rome début octobre, toujours pas épilé ma mounette qui commence ressembler à une grosse touf' (beurk), toujours pas fait mes ongles...
Mes cheveux qui tombent par touffes entières (décidément ça en fait des touffes !), qui sont fins, fragilisés et je sais pas pourquoi, mes bourrelets qui s'accrochent, ma cellulite aussi...
Mes parents qui me désespèrent, ma soeur qui, heureusement, remonte le niveau...
Je n'ai plus envie de leur parler, je ressens trop leur malaise, leur envie de faire comme si tout allait bien mais de ne pas oser poser les questions qui fâchent. Je reste froide, presque distante, et je m'en fous. Plus envie de faire d'effort, plus envie de gérer ça à leur place. Quand ils auront trouvé le mode d'emploi, on verra.
J1 de IAC 1 bis.
C'est parti.
J'ai à la fois peur et hâte. Envie d'y croire à fond et peur d'être encore déçue. Je me répète et je répète au Tigre, pour nous convaincre, que dans un mois je serai enceinte. Que ça va marcher. Que ce mois-ci, on fabrique notre bébé.
Et si je faisais encore une hyperstim ?
Et si mon uterus était trop rétroversé pour insérer le cathéter ?
Et si le jour de l'ovulation tombait un dimanche ?
Et s'il n'y avait plus de place disponible le jour où on doit faire l'insémination ?
Et si....
... et si ça marchait ?
Quand j'étais petite ou ado, je ne sais plus exactement, je pensais que je n'aurai jamais d'enfant. Pourtant j'en voulais, mais je ne me voyais pas avec des enfants. A l'époque, la conclusion à laquelle j'étais arrivée était que je mourrais avant....
... parce que la stérilité ne me venait pas du tout à l'esprit.
Aujourd'hui, je repense à ce sentiment et j'espère de toutes mes forces que ça ne va pas se révéler vrai.
En attendant, jeudi je commence les piqures de puregon, et demain je prends RV pour mon écho de J10. Et là tout de suite, je vais aller déclarer mon J1 sur le site du labo.