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Mon blog psycho
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12 novembre 2009

Mon cerveau et moi, histoire d'une lutte acharnée

A une période pas si lointaine, je me posais des milliers de questions existentielles, tout le temps. Je doutais de tout, tout le temps, je remettais tout en question, tout et surtout moi-même. Je n'avais pas confiance en moi, je faisais de grosses crises d'angoisse, des crises de larmes, parfois de désespoir si profond que j'avais des pulsions suicidaires. Bon je n'ai jamais pensé vraiment sérieusement à mettre fin à mes jours, mais ça me traversait l'esprit comme une éventualité plutôt tentante. C'est fou, maintenant que j'y repense.

Un truc encore plus fou, c'est que je n'étais pas du tout partie pour écrire ça, et c'est sorti comme ça, au fil des mots. Ca doit servir à ça en fait, d'aller voir un psy. Bref. Parenthèse refermée.

Donc oui, il y a a peine quelques années de ça, j'étais mal dans ma peau, mais aussi je passais ma vie entière à me poser des questions, à tout évaluer, à tout remettre, toujours, en question.

Et aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Je ne cogite plus. Je ne remets plus en question, ou alors en tout cas ça ne me traumatise plus. Je ne fais plus de crise d'angoisse, je n'ai plus de pulsions suicidaires, parfois de petits moments de blues mais ça passe assez vite.

A peu près au même moment, j'ai changé de vie. Changé de mec d'abord. J'ai fait exploser mon mariage dans un grand feu d'artifice, j'ai fait en même temps un pied de nez à tous les gens qui pensaient que j'étais une gentille fille bien comme il faut, j'ai quitté mon mari pour un autre, et aujourd'hui j'ai une vie plutôt apaisante avec mon homme, V. J'ai changé de boulot, aussi, un an plus tard. J'ai réussi un concours et changé de région.
Et aujourd'hui, je me sens très zen pour tout. Et au lieu de me réjouir, ce constat me fait peur. J'ai l'impression d'avoir perdu de l'ambition, du rêve, une certaine part de folie. J'accepte ma vie telle qu'elle est, j'accepte mon corps, j'accepte mon caractère, j'accepte les choses qui m'arrivent avec philosophie, tout le temps. C'est dingue. Est-ce qu'il y aurait une mauvaise raison, une raison cachée à tout ça ? Ou alors est-ce que je dois me dire que c'est bien, que je grandis, que j'apprends à relativiser ?
J'ai l'impression que tout me passe au-dessus, et qu'en plus je m'en fous.

Parfois je pense à mon couple, je me dis que je ne sais pas si c'est le bon, je doute parfois d'arriver à être bien toute la vie avec lui. Avant cette question m'aurait empêchée de dormir pendant des semaines, et aujourd'hui je la chasse aussi vite qu'elle est venue. Je n'ai plus envie de me poser de question. Je vis très bien comme ça, pour l'instant je suis bien et je n'ai pas envie de me demander ce qu'il adviendra plus tard. Je vis dans l'instant présent. C'est bien non ? Je crois que c'est plutôt une bonne chose, mais je n'en suis pas certaine. Je ne peux m'empêcher de me dire que se remettre en question, c'est peut-être mieux. Qu'il y a peut-être quelque chose de cassé en moi. Je ne cherche plus la perfection comme avant. Je me contente de ce que j'ai. Est-ce que c'est triste ? Est-ce que c'est mieux ? Qui peut répondre à cette question ?

Quelque chose de cassé, oui, comme si je ne voulais plus croire en rien, comme si j'avais mis un rideau énorme, opaque, devant mes émotions pour les refouler, les cacher, les enfouir et être bien, simplement. Et ça marche super bien ! c'est super pratique ! dès que je me sens un peu mal, ça ne dure pas parce que quelque chose en moi me dit "ce n'est rien, dans quelques heures ce sera passé, tout va bien", et hop, j'arrête de paniquer. Je retrouve mon calme. Je dors une bonne nuit et tout rentre dans l'ordre. Les événements se succèdent sans que j'ai l'impression que ça m'affecte.

Comme si l'introspection exagérée que je faisais avant n'apportait que du malheur. Avant, je partageais beaucoup mes émotions, mes pensées. Aujourd'hui, beaucoup moins. Du moins pas sur l'instant. Je suis capable de revenir sur une émotion passée et de l'expliquer, mais sur le moment je ne peux pas parler. Avant j'avais un homme qui faisait semblant de m'écouter mais qui n'entendait rien, et je parlais beaucoup. Aujourd'hui j'ai un homme sensible qui sent que je vais mal avant que j'aie dit le moindre mot. C'est sûrement lié. J'ai plus de mal à lui parler parce que les mots ont plus de conséquence et plus de poids avec lui. Alors je les choisis soigneusement et j'essaie de ne pas lui faire de mal. De ne pas lui faire partager des pensées négatives, des angoisses. Mais du coup, je les refoule et je n'y pense pas moi-même.

Est-ce que c'est gênant ? Pour l'instant je trouve qu'au contraire, ça m'aide à penser à autre chose, et à aller mieux.
Mais en me persuadant que tout va toujours bien, est-ce que je suis réellement heureuse ? Moi je crois que oui, mais j'ai un peu peur que ça ne soit que repoussé, que les émotions refassent surface, un jour, toutes en même temps et dans n'importe quel ordre.

En fait, je réagis comme ça depuis que j'ai quitté mon ex. La rupture a été si douloureuse que je me suis blindée consciemment. J'ai refoulé toutes mes émotions, je me suis arrêtée de penser. Je croyais que ce serait provisoire, mais aujourd'hui, je ne sais plus faire autrement. Sur le moment j'ai été surprise d'avoir pu l'oublier si vite, de m'être remise de cette rutpure si vite, et je me suis dit que ça referait surface, un jour. Sans que j'y sois préparée. Mais ça fait 3 ans et toujours rien. Je l'ai réellement oublié. Totalement. Je n'ai aucun regret, presqu'aucun souvenir de ce qu'on a partagé, j'ai tout effacé si facilement. J'ai tout mis de côté. Mes rêves de gamine, le prince charmant, l'amour pour la vie, la recherche de l'idéal esthétique. Je suis devenue lisse. Mes envies, mes rêves, sont devenus lisses.

Et en même temps, je me sens bien comme ça...

 

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Commentaires
T
Salut Greg,<br /> Bon je ne sais pas si ce que je vais te dire va te rassurer, mais moi j'ai dû attendre d'avoir 27 ans pour que ça change...<br /> Comme je l'ai expliqué dans le post, ça s'est arrangé quand j'ai quitté mon ex et que j'ai changé complètement de vie. J'étais tellement habituée à paniquer et à cogiter sur l'avenir, là c'était trop violent, j'ai été obligée de me blinder pour "survivre", pour continuer à me lever le matin sans trop me poser de questions.<br /> Après, il y a aussi des gens plus sensibles que d'autres et tu en fais sûrement partie, comme moi. On n'arrête jamais vraiment de se poser des questions, mais au bout d'un moment (avec l'âge peut-être...) elles ne font plus aussi mal, on ne remet plus tout en question. <br /> A ton âge tous les choix sont encore possibles, tout est ouvert, et c'est beau mais c'est flippant. Moi j'ai déjà fait beaucoup de choix, professionnels, personnels, et ça aide à relativiser. On se dit qu'il faut accepter que sa vie ne soit pas ce qu'on a rêvé, mais qu'on est bien quand même et c'est tout ce qui compte !<br /> Mais je te rassure, je me pose toujours des questions, et c'est pour ça que j'écris beaucoup (j'écris un livre aussi).<br /> <br /> Bon courage
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G
Salut Tatafloute , j'ai lu ton texte et je me reconnais carrément la dedans je ne fais que cogiter , me poser des questions existentielles sur le pourquoi du comment et sur le sens de la vie, comme toi je n'ai jamais eu envie de me suicider parce que j'aime la vie apres tout , maintenant ma question vient du fait de savoir comment ca t'est passé ? <br /> J'ai actuellement 18 ans et on me dit que c'est l'âge ou on se pose un tas de questions, mais j'ai quand meme l'impression d'avoir des questions un peu plus poussées que la moyenne <br /> Merci d'avance
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T
Oui je crois qu'on peut mettre ça sur le compte de notre grand âge !!!! un peu de mâturité, peut-être ??? ça fait bizarre de ne plus chercher à tout prix l'idéal, l'absolu, mais franchement, qu'est-ce que c'est confortable ! Se contenter de ce qu'on a et être content parce que c'est déjà bien et que c'est, d'une certaine manière, la vie qu'on a choisi.<br /> Ca nous permet de comprendre (enfin !) qu'on peut être heureux même sans vivre de grandes choses.<br /> <br /> (ça fait du bien un peu de philo !!!!)
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P
c'est fou, j'ai l'impression de me lire!!<br /> moi aussi j'ai arreté de me poser des questions, et je me surprend à me contenter de ma situation (qui n'est pas du tout celle que j'esperais). Pourtant, il y a quelques mois ca me mettait hors de moi car j'ai toujours pensé qu'il fallait avoir de grands projets,et chercher à tout prix à realiser ses reves (car on n'a qu'une vie).<br /> Et pourtant.....<br /> Moi qui ai choisit un metier me permettant de militer pour la protection de la nature, un metier passion, je me retrouve aujourd'hui a faire des papiers cadeaux dans un magasin de jouet...Et je suis contente!<br /> En fait, je crois que j'ai appris a prendre la vie du coté positif, et je mets ca un peu aussi sur le compte de la trentaine...<br /> En fait, j'ai un l'impression de tout reprendre à zero, en appreciant chaque etape, car avant, j'avais tendance à vouloir avaoir fini avant meme d'avoir commencé...
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